Michel-Ange - Ezechiel. 1510

Il serait audacieux, mal venu, de résumer en quelques lignes un Journal de ce calibre, celui d’un homme qui ne se situe ni côté cour ni côté jardin, un philosophe de la liberté, un croyant, qui veut échapper, on le comprend, à ce qui l’obligerait, dans la société actuelle, à se conformer à la pensée unique, pour ne pas paraître hérétique. Si vous ne jouez pas du clairon dans le but de rassembler et de hurler avec les loups, vous subirez un sort identique à celui de la reine Hatchepsout dont on fit disparaître le nom de tous les monuments. Se présentant comme un anarchiste de droit divin, Maxence Caron ne rate pas une occasion contredisant. Il ne flatte pas le désir bourgeois, il n’est aux bottes de personne, il se défie des penseurs avec fond de teint qui apparaissent régulièrement à la télévision. Il se crispe, entend il quand réputations ont ses faveurs. C’est son côté Julien Benda. Lecteur de Claudel, il est un catholique comme on n’en fait plus. Nicolas Berdaïev (1874-1948) spirituelle de l’homme moderne. Maxence Caron évoque ce qui le relie à Dieu, à la musique ; car voici un homme que Beethoven bouleverse, pour qui Mozart est « profondément atteint par la lumière », et, passionné de cinéma, tient Fritz Lang pour un créateur sans rival. A l’écriture d’un classicisme exemplaire, s’ajoute sa part fulminante et frénétique, héritée de Céline, qui fait monter l’adrénaline d’un livre qui surprend par ses bourrasques.

Alfred Eibel

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