« Comment Dieu peut-il endurer la souffrance ? Question redoutable. Pour Hegel, l’Absolu resterait vide s’il ne s’enrichissait pas du devenir, donc de la souffrance du monde. Jeune philosophe (il est né en 1976), Maxence Caron souligne les inconséquences de cette position qui est la négation même de l’Absolu, dans la mesure où elle le subordonne à l’autre. Sa critique croise celle de Schelling disant que, pour gagner son identité, le Dieu de Hegel était condamné « aux travaux forcés » [cité par Maxence Caron]. Seule issue pour la philosophie, si elle veut continuer à penser : « la voie de chrétienté ». C’est la voie que préconise Caron, à la suite d’Augustin : Dieu ne dépend d’aucune de ses œuvres, alors que toutes dépendent de son amour gratuit, dont la souffrance endurée est la manifestation. Une étude hautement spéculative, qui entend montrer que la foi est pensable au-delà de Hegel. »

Marcel Neusch, « La Croix », 20 avril 2006

 

A lire : de Maxence Caron, ETRE ET IDENTITE, Méditation sur la Logique de Hegel et sur son essence, Cerf, coll. « Passages », 2006.