Alina Reyes a publié ces dernières années plusieurs ouvrages poétiques et mystiques, notamment aux Presses de la Renaissance, en 2009 et 2010, les Psaumes du temps présent, et Souviens-toi de vivre. Elle évoquait récemment Le Chant du Veilleur dans son journal en ligne : A mains nues.

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Alina Reyes, A mains nues – le 25 novembre 2010

Le Chant du Veilleur

J’écris j’écris j’écris, j’attends Lumière du Monde… et je reçois du très étonnant Maxence Caron son dernier livre, Le Chant du Veilleur, un long « Poëme Symphonique » – ah mes lapsus d’écriture, j’avais écrit « Poële », et il est vrai que l’homme brûle là.

Voici de la parole de ce philosophe poète musicien chrétien hors normes :

Si la pensée n’est pas enflammée par son instance principale, par la Substance d’origine, elle est en perdition.

Tandis qu’à pleines palerées se durcit la noce de la planète avec la bête,

tandis qu’en place de recueillement l’on invente de jouer au remiguebieu, au barignin, à la tirelitantaine, au pimpompet et à la rouchemerde,

nous autre solitaire pensons.

Nous sommes en attente

et nous avons vu la temporalité s’infléchir.

Seigneur je devance l’aurore et j’implore ; mes yeux ont vu la fin de la nuit afin de méditer sur Ta Promesse.

Nous avons vu l’histoire pénétrer dans le Temps du Principe,

nous avons vu les prodromes de l’Éternel

soit Celui-ci qui est l’Alpha et l’Oméga entrer en sa dernière Révélation,

nous avons vu que le Sens coulait en nos veines et qu’il y faisait crier ses mots, qu’il y fulgurait ses chantantes sentences,

nous avons vu que le temps absorbé dans l’Éternité donnait présence à l’objet de l’espérance,

donnait présence à la Promesse,

faisait rutiler la Présence comme jamais,

donnait accroissement extatique du divin à tous nos sens,

nous savons par tout notre être que l’Être est,

car l’Être commence de déverser la Réconciliation car Il est la Résurrection

et la Résurrection commence qui unifie déjà nos facultés frappées d’interne désobéissance entremêlée.