Paru aux Belles Lettres le 10 mai, le nouveau recueil d’un grand poète : Écrire l’eau le vent le ciel, de Michel Gravil.

Sur l’oeuvre de Michel Gravil on lira le chapitre XXII des Fastes de Maxence Caron.

 

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Écrire l’eau le vent le ciel de Michel Gravil explore les dimensions de l’écriture poétique dans un dialogue avec le dessin de François de Asis.

C’est Yves Bonnefoy qui, en 2009, prend l’initiative d’une rencontre entre le poète Michel Gravil et le peintre François de Asis. Celle-ci a lieu en avril 2010 dans l’atelier du peintre à Aix-en-Provence. Un premier livre suivra, en 2011, intitulé Le bassin, les ombres. Recevant le livre chez lui à Paris, Yves Bonnefoy écrira : « C’est un nouveau pas sur votre route en poésie, l’une des rares dont je me sente proche, en ce moment… ». Comment comprendre cette proximité ? Elle tient aux poèmes eux-mêmes, sans doute, mais aussi à ce culte du vers, à ce goût pour la poésie versifiée commun aux deux poètes. À propos des poèmes de L’eau vive, premiers poèmes de Michel Gravil, l’auteur du Mouvement et de l’immobilité de Douve écrivait déjà en 2003 : « Vous rendez vie à la prosodie régulière en lui offrant une liberté par le dedans qui est comme une métaphore de votre propre liberté de regard, de perception, très près des réalités d’un lieu. Ne craignez pas de rester sur cette voie, elle est vôtre, elle vous conduira à beaucoup d’inconnu… »

Michel GRAVIL

Michel Gravil est musicien, poète, philosophe. Né en 1965, il compose ses premiers poèmes entre 15 et 20 ans et suit des études de philosophie à Toulouse jusqu’en 1991. En 1994, il signe un contrat d’artiste pour trois albums de Nova Nova sur le label parisien F communications dirigé par Laurent Garnier : s’en suivent albums, concerts et collaborations jusqu’à la séparation du duo en 1999. Il s’installe près de Rennes et débute une correspondance avec Yves Bonnefoy en 2003. Il publie plusieurs ouvrages en tirage limité en collaboration avec des peintres et des graphistes : L’eau vive (2005), illustré par Stephan Eicher, Ce que le vent précède (2006), illustré par Sébastien Jarnot, Feuilles (2008), illustré par Maya Mémin et Chemins (2009), illustré par le suédois Jesper Waldersten. Il rencontre enfin François de Asis en 2010 par l’intermédiaire d’Yves Bonnefoy à Aix-en Provence. De cette rencontre suivent d’abord Le bassin, les ombres (2011), puis Labours dans la lumière (2013). Il obtient l’agrégation de philosophie en 2015 et le prix de poésie Lucienne Gracia-Vincent en 2018 pour Écrire l’eau le vent le ciel.

François DE ASIS

Né en 1935, François de Asis est un peintre qui vit et travaille à Aix-en Provence. Élève d’André Lhote et marqué par Cézanne, son œuvre est traversée par un motif géométrique simple et déjà repérable dans les premiers œuvres cubistes qu’il réalise à la fin des années 1950. Habile synthèse du cubisme et du pointillisme, sa technique consiste à submerger le regard par la démultiplication répétée de ce motif dans des figures qui semblent sur le point de s’évanouir ou de s’effacer. Refusant la traditionnelle hiérarchisation entre peinture et dessin, il assigne au contraire au dessin, en vertu même de son inachèvement, une fonction révélatrice d’un réel conçu comme lui-même inachevé. Un réalisme qui l’a conduit à ne jamais peindre qu’en extérieur et sur chevalet, en Provence bien-sûr, mais tout autant à Venise ou en Grèce, convaincu qu’on ne saurait accéder à l’inconnu qu’en s’immergeant vraiment dans le paysage. Il a publié aussi de nombreux ouvrages en collaboration avec Yves Bonnefoy et Philippe Jaccottet, notamment aux éditions Fata Morgana.