Bossuet : le Panégyrique de saint Paul

PANÉGYRIQUE DE L’APÔTRE SAINT PAUL.

Edition de Félix Lachat

Présentation historique :

Prêché à l’Hôpital général, le 29 juin 1661.

Le prédicateur désigne comme en toutes lettres, dans la péroraison, l’Hôpital général. Ensuite il implore la charité des fidèles en faveur des pauvres. Ses pressantes sollicitations rappellent déjà l’année 1661 ; mais ce qui révèle le plus clairement cette date, c’est le style du discours. Un-critique le fait remonter à 1657; c’est le rapprocher trop du début de l’auteur.

Bossuet avait déjà prêché un panégyrique de saint Paul, sur ce texte : Surrexit Saulus de terrà, apertisque oculis nihil videbat. Ce discours excita, dans la capitale, un concert unanime d’éloges; et le P. dom Jérôme de Sainte-Marie, qui l’entendit à l’âge de dix-huit ans et qui s’acquit de la réputation dans la chaire, qui l’entendit encore cinquante années plus tard, après la mort de l’auteur, le Surrexit Saulus de Bossuet. L’évoque de Troyes a perdu ce panégyrique, comme tant de chefs-d’œuvre.

On sait que le cardinal Maury se serait volontiers chargé de revoir et de refondre les sermons de Bossuet ; il disait aussi que nous n’avions point en France de panégyrique digne de ce nom, c’est-à-dire, si nous l’entendons bien qu’il se réservait la mission de créer parmi nous ce genre d’éloquence. Cependant il pardonnait à Bossuet le Panégyrique de saint Paul; après en avoir cité plusieurs passages, il dit : « On ne peut rien imaginer, il n’y a rien au delà d’une pareille éloquence. »

Bossuet

Panégyrique de saint Paul

Placeo mihi in infirmitalibus meis : cùm enim infirmor, tunc potens sum.

Je ne me plais que dans mes faiblesses : car lorsque je me sens faible, c’est alors que je suis puissant.

II Cor., XII, 10.

Dans le dessein que je me propose de faire aujourd’hui le panégyrique du plus illustre des prédicateurs et du plus zélé des apôtres, je ne puis vous dissimuler que je me sens moi-même étonné de la grandeur de mon entreprise. Quand je rappelle à mon souvenir tant de peuples que Paul a conquis, tant de travaux qu’il a surmontés, tant de mystères qu’il a découverts, tant d’exemples qu’il nous a laissés d’une charité consommée, ce sujet me paraît si vaste, si relevé, si majestueux, que mon esprit se trouvant surpris, ne sait ni où s’arrêter dans cette étendue, ni que tenter dans cette hauteur, ni que choisir dans cette abondance, et j’ose bien me persuader qu’un ange même ne suffirait pas pour louer cet homme du troisième ciel. Continuer à lire « Bossuet : le Panégyrique de saint Paul »

Bossuet : Premier Panégyrique de saint Joseph

PREMIER PANÉGYRIQUE

DE SAINT JOSEPH

Edition de Félix Lachat

Remarque historique.

Prêché d’abord le 19 mars 1657, aux Feuillans de la rue Saint-Honoré, devant le cardinal Barberini, neveu d’Urbain VIII; vingt-deux évêques, réunis pour l’assemblée générale du clergé de France; l’abbé de Rancé, Jean Baillet François de Nesmond, Dominique de Ligny, Santeul, etc.

Voici la preuve de tout cela, dans la Muse historique du 24 mars 1657.

Bossuet, ce jeune docteur,

Cet excellent prédicateur,

Et dont l’éloquence naissante

Est si pressante et si puissante,

Lundi, dans les Feuillans, prêcha,

Et plus que jamais épancha

Dans les cœurs de son auditoire

Le dégoût de la fausse gloire

Et de ce grand éclat mondain,

Que les sages ont à dédain,

Et qui n’est qu’une piperie

Alléguant l’Epoux de Marie,

Oui se plut, exempt de péché,

D’être un trésor toujours caché,

Et qui fut toujours si modeste. Continuer à lire « Bossuet : Premier Panégyrique de saint Joseph »