Directeur de collection aux Belles Lettres depuis 2015
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Collection « Les Classiques favoris »

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— John Milton, Paradis perdu. Paradis reconquis, Introduction, traduction et notes de Pierre Messiaen et Jacques Blondel, préface de David Perrin o.p. Edition bilingue reliée, 800 pages, 2022.

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— Jacques-Bénigne Bossuet, Œuvres historiques, philosophiques et politiques, précédées de Histoire de Bossuet par le Cardinal de Bausset. Texte établi et présenté par Maxence Caron, préface de Renaud Silly o.p. Coffret de 2 volumes reliés, 3930 pages, 2020.

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— Sainte Catherine de Sienne, Œuvres complètes, suivies de La Vie de sainte Catherine de Sienne par le bienheureux Raymond de Capoue. Texte établi et traduit par Jourdain Hurtaud o.p., Etienne Cartier, Etienne Hugeny o.p. Elévations traduites par Louis Chardon, texte établi par Maxence Caron. Avant-propos de Maxence Caron, Préface de François Daguet o.p. 1664 pages, 2019.

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— Saint Augustin, Œuvres philosophiques complètes, traductions sous la direction de Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx. Traduction des Confessions par Pierre de Labriolle. Préface de Maxence Caron. Deux volumes sous coffret, 3312 pages, 2018.

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— Henry Spitzmuller (éd.), Carmina Sacra. Poésie latine chrétienne du Moyen Age (IIIe-XVe siècle), 1952 pages, 2018

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— Joseph de Maistre, Correspondance, 1536 pages, 2017

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— Tertullien, Oeuvres complètes, traduction et introduction de l’abbé Antoine de Genoude, suivies de Doctrine de Tertullien par Dom Cellier, 1170 pages, 2017

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— Prince de Ligne, Mes Écarts ou Ma tête en liberté, 368 pages, 2016

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— Pline l’Ancien, Hisoire naturelle, édition bilingue, traduction, introduction et notes d’Émile Littré, deux volumes sous coffret, 2150 pages, 2016

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Éditeur pour la collection Bouquins chez Robert Laffont depuis 2013

RABELAIS
OEUVRES COMPLÈTES, sous la direction de Romain Menini. Texte original nouvellement établi d’après les recherches les plus récentes et accompagné d’une traduction en français moderne. 2050 pages. Nouvelle édition de référence.
Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Ce volume rassemble tout ce qui nous est parvenu de l’œuvre de François Rabelais († 1553). D’abord, la fiction : cinq livres d’aventures gigantales et une Pantagruéline Prognostication, publiés dans l’ordre chronologique, et dont le texte original est accompagné d’une nouvelle translation en français de nos jours. Ensuite, les œuvres diverses ? les lettres, les poèmes, les dédicaces, préfaces, almanachs et la Sciomachie ? qui, souvent méconnues, sont l’indispensable contrepoint des romans majeurs de l’humaniste français et permettent de le suivre tout au long de sa vie. Au sein de cet ensemble riche, cohérent et varié, ici revu au plus juste par ses éditeurs, le lecteur découvrira certains inédits. Chaque fois des introductions et une riche annotation éclairent l’histoire du texte et permettent d’entrer dans le jeu de l’interprétation.
Tout Rabelais en un seul livre, qui s’ouvre à tous les niveaux de lecture, à la découverte autant qu’à l’érudition. « C’est pourquoi il faut ouvrir le livre, et soigneusement peser ce qui y est exposé. » Simple farce ? Sens caché ? Délire d’ivrogne ? Satire subtile ? Théologie ? « Chacun abonde en son sens », dira Pantagruel.
Pantagruel et Gargantua auront bientôt cinq cents ans. Plus que des personnages, les géants de Rabelais ont atteint au mythe. Ils font rire, ils font penser, ils doutent, ils connaissent, ils apprennent, et ils savent. Le style inouï qui les fait vivre est la noce où un auteur capital fait pivoter l’histoire, dans la conscience totale du passé et l’ouverture illimitée de l’avenir. En l’oeuvre inépuisable de François Rabelais explose le commencement qui fonde la langue française et produit ses possibilités.
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CHATEAUBRIAND
Génie du Christianisme
Textes historiques. Pamphlets. Essais politiques
Edition dirigée et préfacée par Maxence Caron
Le Génie du Christianisme n’est pas seulement un grand livre parmi quelques autres : il est un événement de l’Histoire. L’homme contemporain ne saurait mesurer le succès dont l’œuvre fut l’objet lorsqu’elle parut en 1802 dans la France de Bonaparte : il n’en existe aucun équivalent. Depuis Chateaubriand rien n’est comparable à ce livre de Chateaubriand. Le Génie du Christianisme est non seulement l’impressionnant chef-d’œuvre d’un jeune inconnu, mais c’est aussi un phénomène de société. L’intelligentsia du XVIIIe siècle avait nié le Christianisme, et la Révolution française le persécuta : publié après un siècle de mépris et une décennie d’assassinats, l’éclat de ce livre magistral fut accueilli comme preuve de la Libération.
Chateaubriand écrit un ouvrage jamais vu, une synthèse de toutes les beautés de la religion chrétienne à travers le temps, dans les arts, les mœurs et la pensée ; il abat les caricatures, il réfute, il démontre, il admire, il contemple. D’un seul coup et au sein d’un style immense, l’ouvrage permet de se constituer une culture biblique, hellénique, latine, médiévale et classique sur tous les sujets de la littérature et de la philosophie. C’est l’un des services que rend l’humanisme de cet universalisme chrétien que la langue grecque nomme catholique. Le Génie du Christianisme est ainsi une bibliothèque – une bibliothèque de splendeurs. Souvent éditée sans respect du texte voulu par Chateaubriand, l’œuvre était difficile à trouver, ou à manier : la voici en un seul volume et dans son intégralité.
Nous lui avons joint plusieurs textes aussi décisifs qu’introuvables : les aphorismes inédits de Chateaubriand, ses pamphlets contre Napoléon ou Louis XVIII, ses réflexions politiques et prophétiques sur l’état de la France, etc. Parfaitement inclassables donc « politiquement incorrectes », ces œuvres ont un unique souci, celui de la liberté : faite à l’image même de Dieu la liberté y est protégée comme une terre sacrée, et discernée de tous ses simulacres si durablement destructifs que brièvement enchanteurs. Cœur du génie chrétien, la liberté est célébrée par Chateaubriand comme un modèle de sagesse pour les temps de crise.
Auteur d’une quarantaine d’œuvres qui forment un système nouveau de la pensée et des arts, Maxence Caron en poursuit l’achèvement. Il est directeur de collection aux Belles Lettres. Éditeur pour la collection Bouquins, il y a dirigé la publication de plusieurs ouvrages.
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L’Ecole Biblique de Jérusalem
DICTIONNAIRE JÉSUS
Ouvrage publié sous la direction de Renaud Silly op
Ce Dictionnaire est une œuvre originale, qui puise dans le dernier état de la recherche internationale, souvent méconnu en France, sur l’énigme posée par Jésus de Nazareth. Il a été conçu dans un esprit scientifique, par une équipe restreinte, sous la direction de frère Renaud Silly, liée à l’École biblique et archéologique française de Jérusalem et qui rassemble une vingtaine d’auteurs français, belges, israéliens et américains. Cet ouvrage monumental répond parfaitement à l’objectif que ses maîtres d’œuvre se sont fixé : porter sur Jésus non un regard neuf, mais renouvelé, en partant du pays qui fut le sien, en le resituant sur sa terre originelle et au milieu de son peuple. Au plus près de ses sources, autrement dit. Tout en Jésus est juif, rappellent-ils. La judaïté du Christ court ainsi depuis ses origines jusqu’à la réception de son Évangile et à la fondation du christianisme. Elle offre un cadre de lecture novateur à de tous les événements soigneusement répertoriés de sa vie. Le Dictionnaire fait une place très large, outre à la personne du Christ, à son enseignement et aux rites qui se réclament de lui. Ces différentes rubriques insistent sur les méthodes par lesquelles la science appréhende « l’objet » Jésus, sur son enseignement, sur la séquence Passion-Résurrection et enfin sur les divers contextes, géographique, historique et littéraire, de son action. Il est nourri d’abondantes références aux textes anciens, bases essentielles pour atteindre à une connaissance complète sur Jésus.
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NAPOLÉON
Correspondance
Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Édition établie par Loris Chavanette
Préface de Patrice Gueniffey
« Napoléon écrivain est aussi grand que Napoléon homme d’État ou capitaine », disait Thiers.
Chez Napoléon, l’écriture – même dictée – est le prolongement de l’action. Elle l’accompagne, elle la magnifie, elle la transfigure. Elle en a aussi bien été transfigurée. L’action, l’exercice du commandement et le travail gouvernemental auront fait l’apprentissage littéraire de Napoléon. Son style s’y est épuré, il s’est ramassé, réduit à une algèbre. Rien n’est plus remarquable que les dizaines, les centaines de lettres, d’ordres, de billets qui précèdent le déclenchement de chaque campagne. C’est qu’alors Napoléon est au maximum de ses capacités, l’oeil à tout, attentif aussi bien à la conception d’ensemble qu’aux détails de l’exécution.
Le jeune homme, l’officier, le chef d’armée, le stratège, le diplomate, l’administrateur, l’orateur, l’amant, le frère, le législateur ont tous leur place dans les choix judicieusement faits par Loris Chavanette. Ce sont vingt années incomparables – et même un peu plus si l’on ajoute les années de jeunesse – qui défilent ici. Et quelles années ! Je crois bien que l’histoire n’offre pas un seul épisode comparable à celui-ci. C’est un tourbillon, une tornade qui s’abat sur l’Europe et même au-delà.
La lecture de la correspondance de Napoléon n’est pas seulement instructive, elle n’aide pas seulement à mieux comprendre le personnage et les circonstances de sa vie, à prendre la mesure de ce destin unique. C’est un cordial pour les temps maussades que nous vivons, une excursion vers des cimes où l’air est pur et vif. Il y a donc toutes sortes de bonnes raisons de découvrir, ou de redécouvrir, l’un des monuments les plus étonnants de notre histoire littéraire.
Patrice Gueniffey
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Marc Fumaroli
PARTI PRIS
Littérature, esthétique, politique
Préface de Maxence Caron
« L’auteur de Poésie et terreur nous rappelle que « le Christ a dit : les premiers seront les derniers ». Or, poursuit-il, il s’agit, comme le fit Chateaubriand, de rétablir au cœur de l’art « l’optique paradoxale du Christ contre les critères du monde, qui ne sait pas voir la prééminence de la vision empêchée d’agir, sur l’action inspirée par des motifs infirmes ». Inspirée par la parole néotestamentaire dont il voit l’entreprise des Mémoires d’Outre-tombe appliquer la force à l’histoire, la pensée de M. Fumaroli l’applique de même à l’histoire littéraire (ainsi qu’à tout « voyage dans les arts et les images ») en y levant le voile sur les beautés cachées de figures aussi dissimulées par l’esprit du monde que déterminantes à la latente tectonique de celui-ci. De ces éléments l’on entend la marche dans cet éclat plein de discrétion et dans ce velours immatériel qui est le propre des profondeurs, soit à travers ces nombreux auteurs à qui donne vie et que rend à la vie, par-delà les modes et les emballements d’époque, la pensée incarnative de Marc Fumaroli, cette pensée qui, depuis son otium, porte au cœur du monde l’aristocratique distance de l’otium même. Générosité considérable puisée dans l’aristocratisme de l’otium et manifestée par l’abondante élégance d’un style appelant à l’anagogie, la pensée de Fumaroli ne se mêle pas « au marécage bourgeois et démocratique qui gagne » : elle s’en préserve constamment et surtout lorsqu’en des billets de divers propos mais de cohérence majestueuse, elle prend parti. »
Extrait de la l’Essai–Préface de Maxence Caron : La Pensée de Marc Fumaroli
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OEUVRES COMPLÈTES
Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Edition établie et présentée par Thibaut Gress
Etonnamment regardé comme un philosophe étrange, égaré au milieu du XVIIe siècle, Spinoza (1632- 1677) est en réalité une synthèse des païennes sagesses antiques dans la langue inventée par Descartes. Ce mélange d’hygiène et de géométrie a pour avantage de léguer aux hommes de bonne volonté, comme en un manuel de grand rationalisme, un système sur lequel échoue et achoppe la contemporaine et dogmatique manie de relativisme.
Depuis Les Principes de la philosophie de Descartes jusqu’à l’Éthique, en passant par le Traité politique, le Traité théologico-politique, le Traité de la réforme de l’entendement, le Court Traité, les Pensées métaphysiques et la totalité de la Correspondance, cet ouvrage contient tout Spinoza, dans ce qui demeure jusqu’à nouvel ordre sa meilleure traduction, celle de Charles Appuhn. Le volume a été conçu de manière pédagogique : expliquant chacune des grandes notions spinozistes, il a été doté par Thibaut Gress d’un précieux lexique. Ce livre est à ce jour le moyen le meilleur et le plus simple de lire Spinoza dans ses oeuvres.
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Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Edition établie, présentée et préfacée par Romain Debluë
On ne présente pas Bernanos, on l’a lu, on le lit. Soixante-dix ans après sa mort, il apparaît plus que jamais dans sa totale singularité. Bernanos n’est pas seulement un écrivain impressionnant, il est aussi un mélange étonnant d’individualité irréductible et d’engagement à la fois constant et inclassable : aucun parti politique, aucune idéologie, aucune droite ni aucune gauche n’ont pu récupérer à leur profit les essais et pamphlets de cet admirateur d’un autre « irrécupérable » : Léon Bloy.
Catholique flamboyant, Bernanos n’hésite pas, bien que royaliste de coeur, à soutenir les républicains pendant la guerre d’Espagne, ni, bien que nationaliste, à s’exiler au Brésil lorsque certains « nationaux » prennent le pouvoir en profitant de la victoire allemande de 1940. Il voit alors en Charles de Gaulle un « prédestiné » et se rallie à la cause résistante qu’il incarne.
Ce volume rassemble ses essais majeurs et un grand nombre de ses articles politiques, historiques ou littéraires, témoignages directs de l’histoire universelle vécue par l’écrivain. À côté de textes devenus des classiques, comme Les Grands Cimetières sous la lune ou Le Chemin de la Croix-des-Âmes, on trouvera ici des oeuvres fondamentales, comme Nous autres Français ou La France contre les robots, ainsi que des chefs-d’oeuvre rares mais indispensables à la compréhension de l’itinéraire de Bernanos : son Saint Dominique ou son magnifique essai sur Jeanne d’Arc, Jeanne relapse et sainte.
Lire ou relire Bernanos n’a jamais cessé d’être nécessaire et l’est peut-être plus encore aujourd’hui où ses maîtres mots et principes directeurs, « révolte de l’esprit » et « scandale de la vérité », sont les meilleures répliques au poids des conformismes et à l’inertie des consciences.
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Léon Bloy, Essais et Pamphlets
Édition établie et présentée par Maxence Caron
Préface d’Augustin Laffay o.p.
Imprécateur et pamphlétaire « par amour », selon sa formule, Léon Bloy est l’écrivain de l’excès, de la démesure, de l’engagement total. Il consacra son oeuvre et sa vie à la défense des pauvres, à la dignité de l’homme, à l’amour de Dieu, à la figure du Christ et à l’esprit des Évangiles.
« Pèlerin de l’Absolu », le catholique Bloy se fait mendiant pour gagner la liberté de tout dire et traquer la bêtise, dont l’illustration parfaite à ses yeux est « le bourgeois, cet homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser ». Il s’en prend, au nom de cet Absolu, aux politiques, aux écrivains, aux journalistes, aux athées, ainsi qu’aux chrétiens eux-mêmes, qu’il met en cause avec une violence magistrale.
L’auteur des Méditations d’un solitaire en 1916 et des Propos d’un entrepreneur de démolitions a bâti une oeuvre immense, ou se déploient une impressionnante philosophie de l’histoire et une réflexion sur la fin des temps. Mais il était difficile jusque là de se faire une idée complète d’un écrivain si singulier. En réunissant la quasi-totalité de ses essais et de ses pamphlets, des plus célèbres, comme l’Exégèse des lieux communs et Belluaires et Porchers, aux plus rares, Celle qui pleure, Le Révélateur du Globe et l’inachevé Dans les ténèbres, en passant par Le Salut par les Juifs, ce livre constitue le plus considérable volume d’écrits de Léon Bloy jamais publié. Un siècle après sa mort, l’oeuvre de celui qui ne voyait pas qu’il fût possible d’écrire autrement qu’« au seuil de l’Apocalypse » est ainsi de nouveau disponible et enfin présentée dans sa véritable cohérence.
Maxence Caron est l’auteur d’une œuvre abondante réunie en un système des arts et de la pensée. Éditeur pour la collection » Bouquins « , il est directeur de collection aux Belles Lettres.
Docteur en histoire et théologien, Augustin Laffay est dominicain dans la province de Toulouse, dont il est l’archiviste.
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ÉLÉVATIONS SUR LES MYSTÈRES, MÉDITATIONS ET AUTRES TEXTES
Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Édition établie, présentée et préfacée par Renaud Silly o.p.
Ses contemporains virent en Bossuet (1627-1704) une figure tout droit sortie des temps héroïques de l’Église, capable de conjuuer action politique, direction spirituelle, développement de la pensée et culture des arts et lettres. Si le XVIIIe siècle put se sentir écrasé par son autorité et sa stature tant morale que spirituelle, le XIXe puisa chez lui une certaine idée de la grandeur française, dont il demeure une des incarnations les plus emblématiques.
Ce volume rassemble des oeuvres majeures, indisponibles depuis le XIXe siècle, de celui qui fut non seulement un grand écrivain, mais aussi un homme de grande influence auprès du pouvoir monarchique. Les Élévations sur les mystères et les Méditations sur l’Évangile manifestent une sensibilité frémissante. Dans ce commentaire de la Bible qui sollicite à chaque page le coeur et l’intelligence, l’érudition est d’autant mieux présente qu’elle reste imperceptible, entièrement coulée dans la maturité d’un vieil homme au sommet de son art.
Le Carême de Saint-Germain témoigne du génie oratoire de Bossuet à travers un cycle complet de sermons prononcés devant la cour de Louis XIV . L’éloquence sacrée y revêt une signification politique évidente. Le souci de rappeler aux rois leurs devoirs se lit encore dans les Lettres à Louis XIV et les Sentences pour Mgr le Dauphin, destinées à Monseigneur dont Bossuet était le précepteur.
L’Exposition de la doctrine catholique illustre la manière originale dont il s’adressa aux protestants, précurseur en cela d’un dialogue religieux fondé sur la connaissance mutuelle. Enfin, les Poésies, composées à la fin de sa vie, laissent apparaître un Bossuet intime, très différent de l’éclat coutumier de sa phrase et de ses concepts.
Renaud Silly est dominicain et chercheur à l’École archéologique et biblique de Jérusalem.

L’ART DE L’INSOLENCE : RIVAROL, CHAMFORT, VAUVENARGUES
Edition de Maxence CARON
Préface de
Chantal DELSOL
Enrassemblant pour la première fois les oeuvres complètes de Rivarol ainsi que la majeure partie des textes de Chamfort et de Vauvenargues, ce volume permet de redécouvrir le génie littéraire de trois écrivains ayant en commun une parfaite liberté d’esprit alliée à un art consommé de l’insolence.
Auteur d’une oeuvre singulière entre toutes, penseur et prosateur d’exception, Rivarol (1753-1801), « le Français par excellence », selon Voltaire, fut le témoin de la fin d’un monde et le peintre implacable de la politique et de ses moeurs. Du Discours sur l’universalité de la langue française au très ironique Almanach de nos grands hommes, du Traité de la connaissance au Journal politique national et aux Tableaux de la révolution, on trouvera ici ses ouvrages les plus provocateurs, ses canulars, ses pamphlets et ses recueils d’aphorismes comme ses traités philosophiques.
Au XVIIIe siècle, deux autres jeunes réfractaires, Vauvenargues (1715-1747) et Chamfort (1741-1794), portèrent l’art de l’insolence à son paroxysme. L’essentiel de leurs oeuvres – discours, poèmes, lettres, dialogues philosophiques –, devenues introuvables, est ici exhumé par Maxence Caron dans une édition qui les situe à leur juste place dans notre histoire littéraire et intellectuelle.
Cet ensemble inédit et sans équivalent révèle un autre siècle des Lumières, à rebours de tous les conformismes, illustré par trois auteurs qui combattirent les préjugés de leur époque et incarnèrent, selon la formule de Chantal Delsol, « la grâce de la langue française la plus pure ».
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Charles Péguy, MYSTIQUE ET POLITIQUE
Ouvrage publié sous la direction de Maxence Caron
Edition présentée par Alexandre de Vitry
Préface d’Antoine Compagnon de l’Académie française
D’Alain Finkielkraut à Jacques Julliard, les intellectuels les plus divers se réclament aujourd’hui de la pensée de Charles Péguy, dont le rayonnement ne cesse de croître. Ce volume réunit, sous le patronage d’Antoine Compagnon, ses principaux essais, la plupart introuvables aujourd’hui dans une édition équivalente.
Si Péguy nous est parvenu comme l’exemple de l’homme engagé, droit dans ses bottes, modèle d’austère vertu républicaine, défenseur exemplaire de Dreyfus, la lecture de son oeuvre révèle un personnage bien plus complexe et tourmenté, à la fois tragique et comique, au style ahurissant, animé, comme disait l’un de ses maîtres, Gabriel Monod, d’une « mégalomanie bizarre » consistant à « vouloir être le seul vrai républicain, le seul vrai socialiste, le seul vrai dreyfusard ». Au nom de la collectivité, il fut un solitaire patenté ; au nom de l’ouverture, il dut se replier sur le cénacle de sa revue, les Cahiers de la quinzaine ; au nom de la politique, il fut le grand mystique de l’avant-guerre.
Il n’y a pourtant de contemplation recluse et paisible, dans les grands essais polémiques de Péguy, ici réunis pour la première fois en un volume cohérent. Tout peut être chez lui mystique, le judaïsme et le christianisme, qui lui sont particulièrement chers, comme l’amour de la République, de la monarchie ou de la patrie, de tout temps et en tout lieu. L’affaire Dreyfus en est le modèle inoubliable, qui l’accompagna toute sa vie. Il en conserva un seul impératif, applicable à tout : que « la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance ».
Cette intransigeance poussée à son point de rupture, les colères de Péguy, sa drôlerie cruelle et son goût de l’excès le condamnèrent à la marge. Il est aujourd’hui urgent de le lire ou de le relire, dans une époque ou le politique s’est plus que jamais dégradé et ou personne, précisément, n’y « croit » plus. Lire Péguy et ses étonnants Cahiers de la quinzaine, c’est s’abreuver à la source de toute politique, quel qu’en soit l’horizon ; c’est retrouver un sens, quel qu’il soit, dans un monde moderne qui semblait s’en être définitivement débarrassé.
Les principaux essais de Péguy publiés entre 1904 et 1913 tissent une longue analyse de ce monde moderne environnant, parfois grave et tragique, parfois comique et jubilatoire, tout en réveillant ce que le monde moderne est en train de trahir, le génie littéraire, l’héroïsme, la sainteté et toutes les formes de la grandeur. Dans une langue tourbillonnante et entêtante, les cibles de Péguy se succèdent sous son regard perçant, depuis Taine et Renan jusqu’à l’argent-roi, en passant par les dreyfusistes pénitents, les défaitistes en tout genre, les hérauts de la « nouvelle Sorbonne », les cléricaux de toutes les Églises, les pires ennemis de Péguy comme ses amis les plus proches… Douze essais formant un flux continu, pour une radiographie sans merci de la modernité, qui a gardé son mordant.
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Saint Augustin, SERMONS SUR L’ÉCRITURE
Edition établie et préfacée par Maxence Caron,
Collection « Bouquins », Robert Laffont, 1568 pages, 2014
« Saint Augustin (354-430) est reconnu depuis l’Antiquité tardive comme le plus puissant des penseurs, le plus grand des écrivains et le plus sage des docteurs. L’œuvre du « docteur de la grâce » est ainsi la plus lue de tous les temps après la Bible. Pourtant, la plupart de ses textes – bien plus d’une centaine – sont aujourd’hui introuvables, alors que la littérature et la philosophie n’ont cessé de s’y alimenter.
Son œuvre oratoire, aussi importante que Les Confessions, le De Trinitate ou La Cité de Dieu, rassemble des méditations composées au fil d’un quotidien rythmé par le temps liturgique : à l’occasion d’un passage de l’Écriture sainte correspondant à tel office de tel jour, de telle fête, de telle commémoration, Augustin commente la Bible, établit le panégyrique d’un haut personnage en s’adaptant au public ou aux circonstances. On dénombre aujourd’hui cinq cents sermons – certains découverts il y a une trentaine d’années seulement – classés en trois grandes séquences. On trouvera ici dans leur intégralité les cent quatre-vingt-trois Sermons sur l’Écriture qui composent la première de ces séquences.
Du Buisson ardent à la Transfiguration du Christ, de la lutte de Jacob avec l’Ange au mystère de Pâques, les paroles augustiniennes nous font entrer dans l’intelligence des Écritures grâce à la beauté d’une langue qui va droit au cœur.
Cette édition est précédée d’une préface de Maxence Caron qui présente la vie de saint Augustin selon l’œuvre oratoire. Agrégé de philosophie, docteur ès lettres, lauréat de l’Académie française, Maxence Caron est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Il a également dirigé, aux Éditions du Cerf, le volume des « Cahiers d’histoire de la philosophie » consacré à saint Augustin et l’édition intégrale des Discours sur les Psaumes. »
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Éditeur aux Editions du Cerf de 2004 à 2014
Fondateur et directeur des Cahiers d’Histoire de la Philosophie

– Heidegger, sous la direction de Maxence Caron, avec les contributions de Jocelyn Benoist, Vincent Berne, Alain Boutot, Rémi Brague (de l’Institut – Académie des sciences morales et politiques), Philippe Capelle, Maxence Caron, Jean-Louis Chrétien, Françoise Dastur, Pascal David, Jean Greisch, Jean-Luc Marion (de l’Académie française), Jean-François Marquet, Olivier Souan, Jacques Taminiaux, Jean-Marie Vaysse, Marlène Zarader, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2006.

« L’ouvrage ici présenté est le premier volume d’une collection qui a pour but d’offrir au public un état des lieux concernant les grands auteurs de l’Histoire de la Philosophie. Texte ancien ou inédit, chacune des contributions de notre collectif veut éclairer avec pédagogie un point fondamental de la pensée heideggerienne afin de faire emprunter au lecteur les travées qui le conduiront dans le chœur de la cathédrale. Nous avons voulu mettre à l’œuvre des études dont la chronologie s’étend sur les trente dernières années, ces années de recherche qui nous séparent précisément de la mort de Heidegger survenue en 1976. Ce Cahier paraît de façon significative au moment où nous célébrons cet anniversaire, et nous voudrions qu’un tel ouvrage fût présenté en dernière instance comme un hommage et comme l’illustration de trois décennies de méditation heideggerienne. »
Maxence Caron
English Summary :
This book is the first volume of a collection whose aim is to offer the public a state-of-the-art account of the great figures in the History of Philosophy.
Each text (some of which are previously unpublished and all of which are remarkable for their pedagogical qualities) enlightens a fundamental point of Heidegger’s thinking, to help readers follow the passageways that lead to the choir of the cathedral. Our aim is to examine the studies that span the years of research between Heidegger’s death in 1976 and today. We would like this Cahier, published in the year of the 30th anniversary of his death, to be seen as a homage to Heidegger and an account of three decades of meditation on his work.
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– Hegel, sous la direction de Maxence Caron, avec les contributions de Myriam Bienenstock, Bernard Bourgeois (de l’Institut – Académie des sciences morales et politiques), Christophe Bouton, Emilio Brito, Maxence Caron, Emmanuel Cattin, Marcel Conche, Michel Dalissier, Jean-Christophe Goddard, Gwendoline Jarczyk, Jean-François Kervégan, Pierre-Jean Labarrière, Jean-Marie Lardic, André Léonard, Bernard Mabille, Catherine Malabou, Jean-François Marquet, André Stanguennec, Olivier Tinland, Luc Trabichet, Jean-Marie Vaysse, Jean-Louis Vieillard-Baron, Norbert Waszek, Jean-Pierre Zarader, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2007.

« Les « Cahiers d’Histoire de la Philosophie » ont pour vocation d’offrir au public un état des lieux et des recherches concernant les grands auteurs de l’histoire de la philosophie. Texte ancien, classique ou inédit, chacune des contributions y a ici pour fin d’éclairer un point fondamental de la pensée hégélienne afin de mener progressivement le lecteur, par diverses portes d’entrée, au cœur même de l’édifice. De la logique à l’histoire, de la politique à l’esthétique, de la métaphysique à l’éthique, les différents thèmes de la pensée hégélienne sont envisagés et exposés par ses meilleurs et plus célèbres spécialistes. Cette puissante architecture révèle ainsi sous leur plume à la fois son ampleur et ses plus beaux ornements. »
Maxence Caron
English Summary :
The vocation of ‘Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie’ is to provide the public with an up-to-date inventory of research concerning the great authors of the history of philosophy. Whether they be ancient, classic or unpublished texts, all the contributions here are selected because they clarify some fundamental point in Hegelian thinking, in order to gradually lead the reader, by various access routes, to the very heart of his work. From logic to history, politics to aesthetics, metaphysics to ethics, the different themes of Hegelian thought are considered and examined by the finest and most renowned specialists. Through their pens, that powerful architecture is revealed both in its vastness and most extreme refinement.
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– Husserl, sous la direction de Jocelyn Benoist, contributions de : Jocelyn Benoist, Rudolf Bernet, Jean-François Courtine, Françoise Dastur, Natalie Depraz, Vincent Gérard, Jean-Luc Marion (de l’Académie française), Jean-Philippe Narboux, Paolo Spinicci, Dan Zahavi, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2008.

« Edmund Husserl (1859-1938) a fondé l’un des courants philosophiques majeurs du XXe siècle : la phénoménologie. Ainsi, une part importante de la philosophie contemporaine, de Heidegger à Levinas et à la phénoménologie française actuelle, s’inscrit dans la filiation directe de sa pensée, inlassablement reprise et commentée.
Le rayonnement de son œuvre a cependant commencé à se diffuser, aujourd’hui, très au-delà de la seule tendance philosophique que celle-ci avait pu initier. Le nouveau départ qu’a connu, dans ces dernières années, l’idée d’une philosophie de l’esprit, notamment, place de nouveau l’enquête ouverte par le philosophe austro-allemand au cœur des interrogations les plus actuelles, tout en en découvrant des aspects jusque-là ignorés. Les études ici rassemblées tentent de donner une idée des ressources que des philosophes d’horizons très différents peuvent trouver, pour faire de la philosophie à l’orée du XXIe siècle, dans la pensée d’un auteur qui se détache toujours plus comme l’un des plus fondamentaux de notre temps. »
Jocelyn Benoist
English Summary :
Edmund Husserl (1859-1938) is the founder of one of the major philosophical movements of the 20th century: phenomenology. An important part of contemporary philosophy, from Heidegger to Levinas and phenomenology in France today, descends directly from his thinking, constantly restudied and commented.
Today, the influence of his work reaches far beyond the philosophical movement it initiated. In recent years, the new departure of the idea of a philosophy of the spirit has once again placed the Austro-German philosopher’s investigations at the heart of the most contemporary issues, while unveiling aspects until then ignored. The studies assembled here give readers an idea of the resources available to philosophers of all horizons in the thoughts of an author who increasingly appears to be one of the most fundamental of our times.
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– Kant, sous la direction de Jean-Marie Vaysse, contributions de : Jocelyn Benoist, Christophe Bouton, Maxence Caron, Emmanuel Cattin, Michel Fichant, Franck Fischbach, Jean-Christophe Goddard, Mai Lequan, François Marty, Claude Piché, Alexander Schnell, Laurent van Eynde, Jean-Marie Vaysse, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2008.

« Il est, au sein de la philosophie moderne, un commencement spécifiquement kantien : en mettant fin à la métaphysique scolaire, Kant ouvre le dispositif critique qui sera déterminant pour toute pensée ultérieure. L’idée critique est alors le fil conducteur qui permet de reprendre les divers champs de la métaphysique, de la science de la nature, de l’histoire, du droit, de la politique, constituant la philosophie comme une tâche ordonnée au primat de l’agir. Si donc l’on n’apprend pas la philosophie, mais seulement à philosopher, la méthode philosophique étant essentiellement recherche, c’est parce que la pensée ne peut s’épuiser en un livre définitif et que nul philosophe ne peut se présenter comme maître de la sagesse. Kant inaugure ainsi, comme le note H. Birault, cette génération de penseurs qui ne sont plus les auteurs d’un seul livre, l’œuvre philosophique devenant « œuvre ouverte ». C’est également ce qui explique que toute la pensée ultérieure soit vouée à une explication avec Kant, qu’il s’agisse de le dépasser, de le radicaliser, de le rejeter ou d’en saisir l’impensé. il est, en effet, aussi bien celui qui regarde en arrière vers l’initialité grecque que celui qui fait signe vers les ultimes conséquences à venir. Les études rassemblées ici s’efforcent de déployer les multiples facettes d’une pensée qui n’a jamais cessé de nous solliciter. »
Jean-Marie Vaysse
English Summary :
In modern philosophy, there exists a beginning that is specifically Kantian. By putting an end to scholarly metaphysics, Kant opens up the critical device which will become decisive for all thinking thereafter. The critical idea becomes the guiding thread which permits us to revisit the diverse fields of metaphysics, the science of nature, history, law, politics; establishing philosophy as an orderly task with a primacy of action. So if we do not learn philosophy, but simply to philosophize, (the philosophical method being essentially research) it is because thinking cannot be exhaustively represented in one definitive book, and no philosopher can claim to be the master of wisdom. Thus Kant inaugurates, as H. Birault remarks, a generation of thinkers who are no longer the actors of just one book, since philosophy has become an ‘open field’. This also explains why all later thinking was devoted to discussion with Kant, whether to surpass, radicalise or reject him, or to grasp what he left un-thought. He is both a figure looking back toward Greek initiality and a figure pointing to the ultimate future. The studies presented here attempt to deploy the multiple facets of a philosophy that has never ceased to attract.
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– Saint Augustin, sous la direction de Maxence Caron, avec deux articles inédits en français de Joseph Ratzinger / Benoît XVI, et les contributions de Gerald Antoni, Emmanuel Bermon, Isabelle Bochet, Anne-Isabelle Bouton-Touboulic, Patrice Cambronne, Maxence Caron, Jean-Louis Chrétien, Natalie Depraz, Dominique Doucet, Thierry-Dominique Humbrecht, Hélène Machefert, Goulven Madec, Cyrille Michon, Augustin Pic, Philippe Sellier, Kristell Trego, Marie-Anne Vannier ; Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2009.

« La figure de saint Augustin est aujourd’hui dans une situation particulière puisque cet homme immense intéresse un public toujours plus large, excédant amplement celui d’actives études universitaires — ce qui nous met en présence, d’un côté, de travaux ou traductions peu sérieux, tandis que, de l’autre, certaines études réduisent le rayonnement augustinien à mesure qu’elles l’enferment dans ce qu’on imagine être spécialisation.
Notre collectif fut dirigé de sorte à éviter de périr contre l’un de ces deux écueils, c’est pourquoi il regroupe des études dont le sérieux n’assèche pourtant pas la pensée et qui constituent pour cette raison, dans leur belle exigence, une voie privilégiée d’accession à la philosophie de saint Augustin. S’y trouvent également, et évidemment dépassées, les habituelles et incompréhensibles traînées de clichés concernant le libre arbitre et la grâce, la question du corps, la prétendue opposition à saint Thomas, etc., tous les thèmes abordés l’étant en une finesse proportionnée à la subtilité du propos augustinien réel. Et c’est ainsi, en toute la puissance de ce décisif propos, qu’apparaît la pensée qui, avec celles de Platon et d’Aristote, demeure la plus importante et la plus influente de tous les temps.
En annexe de ses nombreuses contributions, ce livre comporte une importante œuvre de saint Augustin lui-même, aujourd’hui introuvable. L’on y verra aussi publiés deux textes augustiniens, inédits en français, de celui qui allait devenir Benoît XVI. »
Maxence Caron
English Summary :
Today, the immense figure of Saint Augustine attracts a constantly wider public – far beyond academics – the first consequence being translations and works that lack precision; the second, studies that confine his influence by enclosing him in what they imagine to be a specialisation.
Our author group was directed in such a way as to avoid these two pitfalls, which is why this book assembles meticulous studies that nevertheless leave room for thought, so constituting, in its exigency, an ideal approach to the philosophy of Saint Augustine. Readers will also find the usual list of clichés, obviously further developed: free will and grace, the question of the body, the supposed opposition to Saint Thomas, etc. All the themes are approached with a refinement that echoes the subtlety of Saint Augustine’s own treatment.
Through the force of this decisive work emerges a philosophy which, with that of Plato and Aristotle, remains among the most important and influential of all time.
In an annexe to the numerous contributions, readers will find substantial work of Saint Augustine himself, no longer available elsewhere. Also two Augustinian texts, previously unpublished in French, by the man who was to become Benedict XVI.
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– Simone Weil, sous la direction de Chantal Delsol (de l’Institut – Académie des sciences morales et politiques), contributions de : Maria-Clara Bingemer, Domenico Canciani, Robert Chenavier, Pascal David, Chantal Delsol, André Devaux, Jane Doering, Gabriela Fiori, Emmanuel Gabellieri, Gizell Gutbrod, Joël Janiaud, Gilbert Kahn, Martine Leibovici, Florence de Lussy, Jacques Maître, Massimiliano Marianelli, Michel Narcy, Fernando Rey Puentes, Patrice Rolland, Bertrand Saint-Sernin (de l’Institut – Académie des sciences morales et politiques), Marc Schweyer, Michel Sourisse, Eric O. Springsted, Giovanni Trabucco, Miklos Vetö, Maria Villela-Petit, Élodie Wahl, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2009.

« L’ouvrage présenté ici a pour but de faire connaître la philosophie de Simone Weil, ainsi que les différentes facettes de son personnage, si lié à l’œuvre elle-même. Les différents contributeurs auxquels nous avons fait appel sont tous des spécialistes de la philosophe, de plusieurs nationalités, et les plus éminents y figurent. Les responsables des « Cahiers Simone Weil » y sont naturellement bien représentés.
Les aspects divers de la pensée de Simone Weil ont été ordonnés de façon à commencer par le cœur — la philosophie — pour aller ensuite à la morale puis à la politique et à l’histoire, et enfin à l’approfondissement religieux et mystique. Les derniers chapitres insistent sur quelques perspectives plus particulières. Nous espérons ainsi offrir au lecteur un aperçu à la fois riche et pluriel de celle qui fut l’une des grandes philosophes du XXe siècle français. »
Chantal Delsol
English Summary :
The aim of this book is to present Simone Weil’s philosophy and to make it better known, as well as the different facets of her character, so closely linked to her work. The authors, of different nationalities, who were invited to make contributions are all specialists of the philosopher’s work, among them the most eminent. Those in charge of ‘Cahiers Simone Weil’ are naturally well represented.
The various aspects of Simone Weil’s thoughts have been organized in such a way as to begin with the heart of her work — philosophy — moving on to morals, then politics and history. Lastly, the religious and mystical developments are treated. The final chapters focus on a few more specific perspectives. We hope to offer the reader a rich and varied vision of the woman who was one of the 20th century’s greatest French philosophers.
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– Saint Thomas d’Aquin, sous la direction de Thierry-Dominique Humbrecht, contributions de : Ysabel de Andia, Vincent Aubin, Michel Bastit, Camille de Belloy, Serge-Thomas Bonino, Olivier Boulnois, Julie Casteigt, Paul Clavier, François Daguet, Laurence Devillairs, Henry Donneaud, Emmanuel Durand, Gilles Emery, Thierry-Marie Hamonic, Thierry-Dominique Humbrecht, Cyrille Michon, Dominique Millet-Gérard, Michel Nodé-Langlois, François-Xavier Putallaz, Laurence Renault, Luc-Thomas Somme, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2010.

« Considérer saint Thomas d’Aquin comme un philosophe : la gageure est moindre que pour saint Augustin. Les images d’Épinal ne sont pas toujours mensongères et, s’il en est une qui dit la vérité, c’est bien celle de la distinction que Thomas tient entre foi et raison, théologie et philosophie. À condition toutefois de préciser que les deux disciplines ne sont par lui distinguées que pour unir, sinon leurs principes, leurs méthodes et leurs résultats, du moins la totalité du spectre de la sagesse. Cette philosophie aux coudées franches s’avère de premier rang. Elle séduit par sa force spéculative et sa clarté, et trouve ces dernières années un public de plus en plus large.
Ce volume est donc consacré à la philosophie de saint Thomas. Il couvre la plupart des domaines majeurs où Thomas impose sa marque, assumant les traditions qu’il fait siennes (Aristote, Néoplatoniciens) et aussi qu’il dépasse dans une synthèse originale : philosophie de la connaissance, métaphysique, Dieu, éthique, politique. Sans s’interdire des interactions avec les domaines de la théologie, de l’Écriture et de la mystique, sans non plus négliger quelques-uns des recoins les plus inattendus de la pensée thomasienne, ni ses liens avec les autres doctrines médiévales, ni l’influence qu’elle exerce sur la littérature moderne.
Un tel ensemble témoigne des derniers acquis universitaires, sur les questions qu’il traite, d’une nouvelle générations de chercheurs, ainsi que d’un souci pédagogique d’exposition. En langue française, un tel collectif sur la philosophie de Thomas d’Aquin se faisait attendre depuis longtemps. »
Thierry-Dominique Humbrecht o.p.
English Summary :
It is less of a challenge to present Saint Thomas Aquinas as a philosopher than Saint Augustine. Generalizations are not always false; if there is one that speaks true it is certainly the distinction St. Thomas makes between faith and reason, theology and philosophy… On the condition, however, that we bear in mind that these two disciplines are only distinguished in order to unite them – if not in their principles, their methods and results – at least in a comprehensive vision of wisdom. This uninhibited philosophy turns out to be first class. It convinces by its speculative force and clarity, and has been reaching an ever-increasing audience in the last few years.
This volume is devoted to the philosophy of Saint Thomas. It covers most of the principal domains upon which Thomas has imposed his ideas, taking in the traditions he made his own (Aristotle, Neoplatonician) and which he transcends with an original synthesis: the philosophy of knowledge, metaphysics, God, ethics, politics. It does not refuse interaction with the domains of theology, the Scriptures and mysticism; and explores some of the most unexpected recesses of Thomas’s philosophy, its links with other medieval doctrines and the influence it wields on modern literature.
The ensemble bears witness to the very latest academic results obtained by a new generation of researchers, presented with a carefully pedagogical approach. Such a collective work on the philosophy of Thomas Aquinas has been long awaited.
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– Montaigne, sous la direction de Pierre Magnard et Thierry Gontier, contributions de : Jean Balsamo, Ali Benmakhlouf, Philippe Desan, Emiliano Ferrari, Marc Foglia, Thierry Gontier, Francis Goyet, Pierre Magnard, Suzel Mayer, Thierry Ménissier, Géralde Nakam, Nicola Panichi, Jean-Louis Vieillard-Baron, Paris, Éditions du Cerf, « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », 2010.

« « Un parler ouvert ouvre un autre parler et le tire hors, comme fait le vin et l’amour » (III, 1, p. 794). Un parler ouvert est un parler affranchi et non pas retenu par la crainte, inhibé par l’avarice du cœur, contrôlé par les conventions ; un parler affranchi est un parler qui affranchit. Montaigne nous interpelle, il nous provoque à la parole, non certes pour que nous ajoutions encore au « fourmillement » de commentaires académiques qui aujourd’hui finissent par étouffer son propos — « ce livre en a assez, il n’y a meshuy plus que dire » (III, 13, p. 1067) — mais pour que nous nous découvrions à l’épreuve des « Essais » et que nous nous exprimions, à la faveur de cette « entreglose ». On ne lit pas les « Essais », ce sont eux qui nous lisent et nous déchiffrent. Tel est le « suffisant lecteur » ; qu’il inventorie son âme au miroir de celle de Montaigne, comme Montaigne découvrait la sienne propre à travers ses auteurs favoris, et c’en est fait du « doctus cum libro » si chacun n’est savant que de soi-même. La véritable « suffisance » n’est pas l’autorité donnée par un savoir accumulé, mais cette fécondité acquise d’une ouverture à qui nous interpelle. Ainsi les « Essais », inachevés par essence, font leur jeu de cette mise en abyme de mille et une intériorités, qui se creusent en cet entretien infini. Le privilège de ceux qui aujourd’hui s’expriment ne saurait leur donner qu’un devoir, celui de ne se point départir d’une grande humilité. »
Pierre Magnard et Thierry Gontier
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– Schelling, sous la direction de Jean-François Courtine, contributions de : Gérard Bensussan, Christophe Bouton, Emmanuel Cattin, Jean-François Courtine, Mildred Galland-Szymkowiak, Lore Hühn, Marc Maesschalk, Jean-François Marquet, Luigi Pareyson, Hans Jörg Sandkühler, Alexander Schnell, Walter Schulz, Giusi Strummiello, Xavier Tilliette, Jean-Marie Vaysse, Miklos Vetö.

« Schelling (1775-1854) est sans doute, parmi les auteurs de l’idéalisme allemand, celui dont la renommée précoce aura été la plus éclatante : en 1798, avec l’appui de Goethe, il est nommé, à 23 ans, professeur à l’université de Iéna. Mais c’est aussi celui dont l’œuvre sera progressivement éclipsée par celle du rival de toujours, Hegel, avant de sombrer dans un quasi oubli dans la seconde moitié du xixe siècle. Le jubilé de 1954 marque le début d’une véritable « renaissance » schellingienne, grâce notamment aux travaux de Walter Schulz qui s’attache, dans une perspective heideggérienne, à fixer le « lieu philosophique » de l’auteur des Recherches sur l’essence de la liberté humaine. La France, grâce aux contributions de X. Tilliette et de J.-F. Marquet, et à un immense effort de traduction, n’est pas en reste dans cette nouvelle « réception ». En dépit de son inachèvement, voire de ses échecs retentissants (les Âges du monde), la portée, la puissance révolutionnaire de l’œuvre apparaît sous un nouveau jour : qu’il s’agisse d’appréhender la liberté humaine dans sa finitude (ce qui avait principalement retenu Heidegger), de statuer sur la réalité du mal, les dimensions de la temporalité, ou d’engager une vaste méditation sur l’histoire, sur son double versant : mythologie et révélation.
Les dix sept contributions rassemblées dans ce volume entendent faire droit à cette histoire de la réception puisqu’elles comprennent des études « classiques », comme celles de W. Schulz, L. Pareyson ou J.-F. Marquet, une synthèse originale due à X. Tilliette, et une série d’enquêtes, plus ponctuelles et déterminées qui portent sur les principaux thèmes schellingiens au vif de la discussion contemporaine. »
Jean-François Courtine
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– Philippe Muray, sous la direction de Maxence Caron et Jacques de Guillebon, avec les contributions de François-Xavier Ajavon, Jean-Baptiste Amadieu, Henri Beausoleil, Philippe Berthier, Alain Besançon, Jérôme Besnard, Maxence Caron, Pierre Chalmin, Paul-Étienne Chavelet, Jean Clair, Mehdi Clément, Marielle Conforti, Jérôme Couillerot, Paul-Marie Coûteaux, Chantal Delsol, Michel Desgranges, Jacques Dewitte, Benoît Duteurtre, Julie Faure, Jacques de Guillebon, Arnaud Guyot-Jeannin, Tancrède Josseran, Aude de Kerros, Yves-Édouard Le Bos, Fabrice Luchini, Bruno Maillé, Henri de Monvallier, Frédéric Morgan, Cyril de Pins, Lakis Proguidis, Henri Quantin, Bernard Quiriny, Philippe Raynaud, Jean Renaud, Erwan Saliot, Pierre-André Taguieff, François Taillandier, Guillaume de Tanoüarn, Alexandre de Vitry, Éric Zemmour
Et plusieurs extraits du Journal inédit de PHILIPPE MURAY

« Il peut sembler surprenant que les « Cahiers », dont chaque titre renvoie à l’éprouvée et officielle assurance de la pérennité littéraire et philosophique, offrent l’un de leurs volumes à une figure qui n’est pas encore consacrée par l’un, quelconque, des dictionnaires en vigueur. Consacrer cependant ainsi un tel travail à l’oeuvre d’un homme disparu précocement il y a cinq ans, c’est prendre de l’avance sans prendre le moindre risque. Nous faisons œuvre de pionniers.
Philippe Muray était, il y a peu, soit haï soit aimé, avec un même succès d’estime, mais il demeurait assez peu connu. Si a beaucoup diminué la solitude à admirer Muray, il reste de nombreux stéréotypes à balayer, et d’autres encore qui naissent du succès même dont s’accroît imperturbablement la renommée de l’auteur. Mieux : le nom de Muray s’est répandu, les fièvres doxiques s’emparent de son génie, c’est pour cela que la pensée doit précisément commencer son travail. Car demeure qu’aujourd’hui pas plus qu’hier la parole de Philippe Muray n’est goûtée dans l’ampleur de sa signification et la diversité de ses registres. Il est souvent aimé pour des raisons qui sont de paille et qui occultent les profondes dimensions de ses pages. « Un brillant faiseur, sans doute », « un moment de style », « un humoriste de luxe », se dit la majorité : tandis que le panurgisme de ce genre de mutins ennuie l’œuvre même de celui qui les a toujours déjà dénoncés, le moment est venu de poser la première pierre de méditative vigilance qui accepte Muray comme objet de pensée. Fort des différences de tonalité portées par ses quarante contributeurs, qui sont autant de sensibilités chez qui Muray résonne sous diverses formes, fort de plusieurs textes issus du Journal inédit de Muray lui-même, cet ouvrage entend souligner combien son éponyme est non seulement un grand écrivain, mais constitue également pour la pensée un interlocuteur pérenne. »
Maxence Caron
English Summary :
Some, people may be surprised to see the ‘Cahiers’, whose titles are all tried and tested works whose literary and philosophical perpetuity is assured, devote a volume to a figure who has not yet been consecrated by one of the official dictionaries. Yet by devoting a book to the work of this man, who died all too young five years ago, we are simply gaining time without taking the slightest risk, as pioneers of our trade.
A short time ago, Philippe Muray was a man loved or hated, with the same fervour, yet his name remained little known by the public. Admirers of Muray may feel less misunderstood today, but there are still many stereotypes to be swept away, while others are formed by the man’s growing success. Even better: Muray’s fame is spreading; the powers that be have caught on to his genius, which is why it is necessary to start thinking. For today, as yesterday, Philippe Muray’s writing is still not appreciated in its full signification or in the diversity of its registers. He is often admired for superficial reasons that veil the profundity of his works. ‘A brilliant pen, no doubt about it’; ‘a rare style’; ‘ a humorist with class’, say the majority: so displaying that very passivity he has often denounced. The time has come to lay the first stone of a construction of meditative vigilance, which accepts Muray as the object of its thought. Rich in the variety of forty contributors, who have been sensitive to Muray’s writings in different ways, and several texts from the unpublished ‘Journal’ of Muray himself, this book aims to prove what a great writer Murray is, and to provide a perennial interlocutor for thinkers.
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– Maître Eckhart, sous la direction de Julie Casteigt, avec les contributions de Jan A. Aertsen, Gwenaëlle Aubry, Julie Casteigt, Emmanuel Cattin, Jean-Michel Counet, Eléonore Dispersyn, Kurt Flasch, Stephen E. Gersch, Rodrigo Guerizoli, Laurent Lavaud, Alain de Libera, Sébastien Milazzo, Burkhard Mojsisch, Yossef Scawartz, Loris Sturlese, Shizuteru Ueda, Marie-Anne Vannier.

« Où en sont aujourd’hui les études au sujet de Maître Eckhart (1260-1327), frère prêcheur et maître en théologie de l’université de Paris, dont plusieurs propositions ont été condamnées par le pape Jean XXII dans la bulle « In agro dominico » ? De la variété et de la richesse des directions de recherche actuelles, ce volume en propose, conformément à l’esprit de la collection, une sélection. Quatre perspectives principales se dégagent. La première concerne les questions métaphysiques et théologiques majeures — Dieu, l’Un, la Trinité, les transcendantaux — ainsi que la théorie de l’intellect. La deuxième regroupe les questions spirituelles, morales et anthropologiques soulevées par la réflexion eckhartienne. Une troisième s’intéresse aux auteurs auxquels les textes d’Eckhart ouvrent, que ces auteurs précèdent ou suivent chronologiquement le maître thuringien : Plotin, Maïmonide, le « Liber de causis » et l’idéalisme allemand, Heidegger, Derrida ou encore les études comparatistes de Shizuteru Ueda avec le bouddhisme zen. Une quatrième manière de lire ce recueil consiste à suivre la distinction et la complémentarité de l’œuvre latine et de l’œuvre allemande de Maître Eckhart avec les différents problèmes herméneutiques et doctrinaux qu’elles posent. Que chaque lecteur puisse trouver à son gré, à travers les différences d’approches et de voix, ses propres chemins pour entrer dans l’œuvre de Maître Eckhart. »
Julie Casteigt
English Summary :
What progress has been made with the studies of Meister Eckhart (1260-1327), brother preacher and theology master at the University of Paris, several of whose propositions were condemned by Pope John XXII in the ‘In agro dominico’ bulle? In keeping with the spirit of the series, this book presents a selection representative of the variety and richness of today’s research. Four key viewpoints become visible. The first concerns the big metaphysical and theological questions — God, One, the Trinity, the transcendentalists — as well as the theories of the intellect. The second group contains spiritual, moral and anthropological questions raised by Eckhart’s reflections. The third focuses on authors onto whom Eckhart’s writings open, whether they precede or follow him chronologically: Plotinus, Maimonides, the ‘Liber de Causis’ and German idealism, Heidegger, Derrida or the comparative studies of Shizuteru Ueda with Zen Buddhism. A fourth way of reading this collection would be to follow the distinction and the complementarity of Meister Eckhart’s works in Latin and in German, with the various hermeneutical and doctrinal problems they raise. Readers will follow their instincts to choose between the different approaches and find their own path to enter into the work of Meister Eckhart.
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– Bergson, sous la direction de Camille Riquier, avec les contributions de Rudolf Bernet, Arnaud Bouaniche, Axel Cherniavsky, Anne Devarieux, Élie During, Anthony Feneuil, Arnaud François, Hinashi Fujita, David Lapoujade, Jean-François Marquet, Pierre Montebello, Henri de Monvallier, Alain Panero, Paul Petit, Dominique Pradelle, Maël Renouard, Camille Riquier, Nicolas Rousseau, Luc Trabichet, Jean-Louis Vieillard-Baron, Matthias Vollet, Ghislain Waterlot, Frédéric Worms.

« La figure de Bergson, un temps éclipsée, resurgit aujourd’hui auréolée de sa gloire enfin conquise, de cette gloire posthume qui est la seule vraie gloire, parce qu’elle n’est plus temporelle mais essentiellement spirituelle.
Ce recueil de vingt-quatre contributions inédites vient à la suite du renouveau considérable dont ont bénéficié les études bergsoniennes depuis quelques années, et dresse un état des lieux de la recherche actuelle, en France et à l’étranger. L’ensemble entremêle deux perspectives. La première offre un certain nombre de vues singulières qui introduit chaque fois à l’œuvre entière, en en abordant les thèmes majeurs (la conscience, la durée, la mémoire, l’imagination, le virtuel, l’élan vital, la morale et la religion). La seconde propose une série de confrontations qui permettent d’en mieux détacher l’originalité profonde, à travers affinités, oppositions et prolongements possibles. En effet, l’une des difficultés qu’il y eut longtemps à appréhender la pensée de Bergson tient à ce qu’elle déjoue les oppositions conceptuelles traditionnelles, en se rendant insituable par rapport à elles. La comparer aux philosophies de Spinoza, Leibniz, Maine de Biran, Schopenhauer, Nietzsche, Le Roy, Deleuze ou encore Levinas, c’est nous permettre de la retrouver plus aisément sur l’échiquier de l’histoire de la philosophie, où, devenue incontournable, elle revêt désormais le statut de pensée classique. »
Camille Riquier
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– Wittgenstein, sous la direction de Claude Romano, avec les contributions de Jacques Bouveresse, Christiane Chauviré, Vincent Descombes, Cora Diamond, Juliet Floyd, P. M. S. Hacker, Wolfgang Kienzler, Élise Marrou, Danièle Moyal-Sharrock, Jean-Philippe Narboux, Denis Perrin, Claude Romano, Jean-Jacques Rosat.

« Philosophe génial et inclassable, Wittgenstein continue aujourd’hui encore à fasciner et, malgré la quantité considérable d’études qui lui ont été consacrées depuis un demi-siècle, son œuvre et sa pensée conservent une part irréductible de mystère. Celui qui désirait rester dans l’histoire comme l’homme « qui a brûlé la bibliothèque d’Alexandrie » – c’est-à-dire qui a mis un terme à la « grande philosophie occidentale » –, comme il le confiera un jour dans un manuscrit, est d’abord un penseur acharné remettant sur le métier, jour après jour, avec une obstination confinant à l’obsession, les mêmes problèmes. Un philosophe sans concessions, refusant toute facilité et exerçant sur lui-même son impitoyable esprit critique.
Ce volume s’efforce de rendre compte des différentes facettes de son œuvre en rassemblant des études rédigées à l’origine en différentes langues – pour les unes déjà classiques, pour les autres inédites –, et en laissant la place aux controverses exégétiques qui ont émaillé sa réception, à commencer par celle intervenue ces vingt dernières années entre les tenants du New Wittgenstein et les partisans de la lecture orthodoxe. Les contributeurs montrent l’actualité de Wittgenstein pour la philosophie en général, bien au-delà du cercle de ses disciples et par-delà le clivage, peu pertinent pour appréhender sa pensée, entre philosophie continentale et philosophie analytique. »
Claude Romano
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Maxence Caron a édité au Cerf, entre autres, avec ou sans préface :
– Saint Augustin, Discours sur les Psaumes, deux volumes, Editions du Cerf, 2007.
– Ravaisson, Essai sur la Métaphysique d’Aristote, Editions du Cerf, 2007.
– Ernest Delahaye, Rimbaud – L’artiste et l’être moral, Editions du Cerf, 2007.
– Jean-François Marquet, Leçons sur la Phénoménologie de l’esprit de Hegel, Ellipses, 2004.
– Jean-François Marquet, Philosophies du secret, Editions du Cerf, 2007.
– Chantal Delsol, Qu’est-ce que l’homme ? – Cours familier d’anthropologie, Editions du Cerf, 2008.
– Guillaume de Tanoüarn, Cajétan – Le personnalisme intégral, Editions du Cerf, 2009.
– Jean-François Marquet, Exercices, Editions du Cerf, 2010.
– Jean-Louis Chrétien, Reconnaissances philosophiques, Editions du Cerf, 2010.
– Rémi Brague, réédition de Aristote et la question du monde, Editions du Cerf, 2009.
– Jean-François Marquet, réédition de Liberté et existence – Etude sur la formation de la philosophie de Schelling, Editions du Cerf, 2006.
– Jean-François Marquet, réédition augmentée de Miroirs de l’identité – La littérature hantée par la philosophie, avec une préface de Marc Fumaroli, Editions du Cerf, 2009.
– L’intégrale des Sermons de Bossuet, à paraître prochainement.
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Directeur et fondateur de la collection L’absolu (littérature, philosophie et poésie) chez Via Romana

« L’absolu »
– Saint Augustin, La vraie religion, précédé de La vie de saint Augustin par son disciple et ami Possidius

« Après sa conversion en 386 à l’âge de trente-deux ans, s’ouvre dans la vie d’Augustin une période qui ne cessera qu’à son décès en 430. Le premier témoignage de cette nouvelle ardeur à dire et vivre cette Vérité qu’il a cherchée pendant tant d’années d’errance intérieure, est une série d’ouvrages historiquement extraordinaires qui renouvellent à jamais la littérature et la philosophie en unissant la pensée et la poésie d’une langue issue du souffle musical dont use l’art oratoire latin. Augustin, par ses dons et sa formation, maîtrise parfaitement les géniales délicatesses de Virgile et les ampleurs respiratoires de Cicéron, deux auteurs qu’il connaît par cœur ; il sait la meilleure poésie et la meilleure éloquence, et l’auteur du De Musica sait aussi que les mots portent secrètement musique comme la pierre cache la sculpture future. Cette musique, le jeune converti la déploie en divers traités et dialogues afin d’unir le verbe d’homme aux indépassables raisons de la foi chrétienne : naissent ainsi entre autres le Contra Academicos, le De ordine, le De beata vita, le somptueux De libero arbitrio, les nombreuses œuvres où il morigène les doctrines manichéennes.
Vers 390, le traité de La vraie religion, ou De vera religione, vient couronner cette glorieuse suite apologétique et rationnelle, juste avant qu’Augustin ne devienne prêtre. Comme son nom ne l’indique pas, cet ouvrage n’est pas un traité de théologie mais la continue clarté d’une preuve philosophique de la vérité exclusivement attachée à la religion chrétienne. La sereine et lumineuse beauté avec laquelle saint Augustin expose ici le logos déployé au cœur du christianisme reste un modèle à tous égards.
Ce texte incontournable, qui fut nourriture pour tant d’écrivains et penseurs de toutes les époques, était devenu difficile d’accès. Nous le publions ici, accompagné d’un autre aujourd’hui introuvable : la première biographie consacrée au grand homme, d’autant plus précieuse qu’elle fut écrite par un témoin oculaire, Possidius, qui fut un saint, et dont la mission religieuse a permis qu’il côtoyât jusques à l’amitié celui qui allait devenir, toute époque confondue, le plus influent écrivain et penseur du christianisme, et, avec Platon et Aristote, le plus influent écrivain et penseur de l’histoire de la pensée. »
Maxence Caron
– Verlaine, Confessions, précédé de Les Poètes maudits, préface de Jean-Baptiste Amadieu.

« Chez Verlaine, le « prince des poètes » fait parfois oublier le génie du prosateur qui, de confessions en essais critiques, demeura finalement l’un des écrivains les plus écoutés de son temps, gagnant l’unanimité sans la rechercher. L’écriture autobiographique et l’écriture critique se mêlent chez lui dans un style d’une finesse inimitable où toute distinction s’avère artificielle entre l’objectivité et la subjectivité. C’est dans la fantaisie que l’ami qui enseignait jadis à Rimbaud combien la musique était prise dans le verbe et combien la poésie s’animait de la libérer afin de faire mieux luire le Sens, c’est dans le détachement burlesque que Verlaine, désormais mûrissant, et se renouvelant silencieusement sans cesse, devient, avec l’infaillible acuité qui rappelle celle du grand aîné Baudelaire, un prophète aujourd’hui méconnu. Avant que toutes les audiences ne se soient constituées, il reconnaît la grandeur à même l’exigeante discrétion de certains de ces artistes mangeurs de pain noir qu’il appelle les « poètes maudits » et dont tous les noms survivront au temps.
Cet homme dont la richesse intérieure sait unir la dérision, le baroque, la rigueur, la musique, la pensée, le classicisme, a fait de sa page une constante avant-garde qui n’est autre que celle de l’authenticité au travail. Verlaine, pas moins que Rimbaud mais « parallèlement », en un pèlerinage autre, en un chemin auquel est consubstantiel le recueillement, entend toujours mieux en soi la voix de l’Essentiel dont il constate la sublime autant que miséricordieuse Différence.
Le Dieu confessé à qui Verlaine, en dépit des quotidiens accidents de son aventureuse et douloureuse existence, n’oubliera plus d’être fidèle, est un Dieu aimant et aimé. Le catholicisme de Verlaine est une religion révélée tout en nuances et beautés, la religion d’un homme à qui les épreuves montrèrent, mystérieux et pénétrant, le Cœur de l’Absolu. La douceur du divin Cœur se reflète analogiquement dans les accents de la langue que sut recevoir et prononcer l’âme de Verlaine, poétique, quintessente et blessée. »
Maxence Caron
– Maxence Caron, Journal inexorable, ouvrage illustré de trois oeuvres de Boris Lejeune.

« Combien d’insultes se préparent contre mon humilité cosmique…
L’heure commence où une génération neuve naît de mon œuvre neuve : l’œuvre est là, partout en ma tête ; c’est une œuvre gigantesque : j’ai mal à la tête.
J’ai chanté ici, auprès de vous, mes pages, dans notre intimité, l’approche amoureuse de Celle que prétextant tout ils ont tous fui : la Présence.
Les penseurs : y en a-t-ils ? Où sont-ils ? Ont-ils place derrière leurs oreilles de cocker, ces moins que chancres ?
Je chante la teneur de la Substance Prime, par-dessus la tête des mondes philosophiquement constitués.
Il y a, avant que de dire combien ils ont retenu la Vérité captive,
Il y a, avant de dire la désobstruction de la conscience réflexive et la source trinitaire de cette énergie spirituelle,
Il y a, entre mes mains, dans ce Journal qui devance l’œuvre principale,
Il y a ce nocturne sourdissant avant la profonde Aube de pourpre. »
Maxence Caron
Octobre 2005
– Romain Debluë, Les Métamorphoses de Protée — Littérature. Musique. Philosophie.

Recueil de textes consacrés à la littérature, la philosophie, la musique et la théologie, Les Métamorphoses de Protée s’inspire d’une divinité mythologique grecque dont on croise la figure notamment dans l’Odyssée. Homère surnomme Protée le « sage des mers », car, sachant le passé et le présent en ce qu’ils recèlent d’essentiel, Protée est également doué de prophétie : il connaît ce que l’avenir porte d’immuable pour l’existence de chaque homme. Caractère tissé à l’image de sa vocation, insaisissable protecteur d’une sagesse sacrée, Protée possède aussi le pouvoir de se métamorphoser afin d’échapper à ceux qui veulent s’emparer des finesses de sa science plutôt que de les contempler. Du regard des dominateurs qui voudraient y pénétrer comme en pays conquis, ces métamorphoses protègent le domaine de l’essentiel et de sa beauté.
Ce livre est à l’image de celui qu’il met à son titre : ne gardant de l’art que l’invariant de beauté qui l’arrache au temps des gens pressés, traversant l’histoire littéraire mais aussi l’actualité la plus immédiate afin d’y manifester une Pensée qui, aussi bien en art qu’en philosophie, montre la richesse d’une harmonie unique et souple au travers de ses multiples visages, l’ouvrage prend tour à tour plusieurs formes. Sous les divers vêtements qu’endosse cette unité à la fois malléable et inflexible, le lecteur pourra y découvrir la hardiesse de puissantes méditations sur Bernanos, Proust, Bloy, Jouve, Barbey d’Aurevilly, Muray et d’autres, autant que d’importantes réflexions sur Lacan, Rimbaud et Heidegger, Mozart, Schubert, Glenn Gould, le Mystère pascal et l’Eucharistie.
Romain Debluë a 20 ans. Auteur surdoué, il étudie les Lettres et la Philosophie en Suisse, où il vit. Il est aussi depuis l’enfance un musicien complet : pianiste, violoniste et compositeur. Doté d’une plume maîtresse, il vient d’achever son deuxième roman. Les Métamorphoses de Protée est sa première œuvre.
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