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Maxence Caron, Heidegger (Pensée de l’être et origine de la subjectivité), préface de Jean-François Marquet, nouvelle édition, 1770 pages, Les Belles Lettres, janvier 2025
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Maxence Caron, Heidegger (Pensée de l’être et origine de la subjectivité), préface de Jean-François Marquet, nouvelle édition, 1770 pages, Les Belles Lettres, janvier 2025
Publication dans « Les Classiques favoris » de La Renaissance orientale, le chef-d’oeuvre de Raymond Schwab. (Belles Lettres, 2024, 464 pages)
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Édition conforme au texte original, avec bibliographies et index
Introduction de Thibaut Matrat
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Paru en 1950, le grand livre de Raymond Schwab (1884-1956) est une révolution qui valut la gloire à son auteur. Grand classique, La Renaissance orientale bouleversa la perception que le public se faisait des figures les plus célèbres de l’histoire contemporaine de la littérature et de la philosophie. Étrange affaire : célèbre dans le monde entier, l’ouvrage était introuvable en France.
Avec élégance, rigueur et douce imperturbabilité, Schwab y montre tout ce que la pensée, la littérature, les sciences et les arts européens doivent à cette redécouverte obstinée des pensées orientales qui commença au XVIIIe siècle. La fascination exercée par l’Orient sur les sciences et les arts en Europe entre le XVIIIe siècle et la fin du XIXe, a dessiné en profondeur les perspectives panthéistes dans lesquelles notre civilisation a voulu définir sa modernité. Alors que la « première Renaissance » redécouvrait au XVIe siècle l’Antiquité gréco-romaine, cette « seconde Renaissance », aux XVIIIe et XIXe siècles, ouvre les structures mentales de l’Europe à l’Orient. Celui-ci est conçu à la fois comme son autre et comme son origine, puis transformé en quelque chose qui va devenir ce qu’est notre monde. C’est la manière dont les sources orientales ont pu donner lieu à une appropriation européenne qui intéresse l’auteur. Dès lors le matériau qu’il inspecte est considérable : citons pêle-mêle et parmi tant d’autres Lamartine, Hugo, Michelet, Baudelaire, Wagner, Goethe, Nietzsche, Shelley, Leconte de Lisle, Emerson, Flaubert…
Les sources du basculement de toute une civilisation dans la grande accélération moniste est la préoccupation majeure de ce livre. Celui-ci s’est imposé, au fil du temps, comme une éblouissante somme d’histoire des idées tout autant que, de l’aveu même des spécialistes, comme la plus magistrale histoire de l’orientalisme jamais écrite. Lors de sa traduction anglaise il y a quelques années, le Journal of Asian Studies écrivait ainsi de La Renaissance orientale qu’il s’agissait « d’une œuvre extraordinaire », et que « la richesse des détails, la synthèse imaginative des matériaux, la présentation captivante y étaient inégalées en ce domaine ». Dans le New York Times, Bernard Lewis en personne concluait : « Le livre de Schwab apporte un magistral éclairage, enrichissant en profondeur notre compréhension de la tradition intellectuelle et de sa place dans l’évolution du monde occidental. »
Voici ce chef-d’œuvre à nouveau significativement disponible pour la première fois depuis sa parution. Une belle introduction de Thibaut Matrat fait portrait de l’auteur en sa vie et ses livres.
Auteur brillant en tous domaines (roman, poésie, philosophie, musique, histoire de l’art), ami des grands artistes de son temps, Raymond Schwab est né dans une famille juive de Lorraine. Il se convertit au catholicisme. Illustre traducteur biblique, nous lui devons les Psaumes de La Bible de Jérusalem. La Renaissance orientale est son œuvre testamentaire. Il y observe la façon dont s’est construite, en un énergique culte de l’immanence, la civilisation qui naît au XXe siècle.
La magistrale biographie que Georges Lacour-Gayet consacra à Talleyrand vient de paraître aux Belles Lettres dans la collection des « Classiques favoris » (Les Belles Lettres, 970 p. avec tables et index).
Pour ceux qui, en ces temps d’affaissement innommable, voudraient se rappeler la manière dont se déploient très concrètement le génie politique, la haute stratégie de gouvernement et le sens inné de l’histoire.
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Le grand ouvrage de Louis Chardon, La Croix de Jésus, chef-d’oeuvre de la littérature mystique et philosophique, bénéficie d’une nouvelle édition aux Belles Lettres, dans la collection des « Classiques favoris ». Ce grand livre était introuvable depuis des années.
On peut lire en ligne un extrait et y découvrir le détail de la riche table des matières développées par l’auteur.
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4e de couverture :
Louis Chardon (1595-1651) est l’un des plus grands écrivains de la littérature. Exact contemporain de Descartes, il est également l’un des grands philosophes de son siècle. Purement accidentelle, sa rareté provient de la désinvolture avec laquelle le négligèrent les clercs qui avaient la charge de son oeuvre.
Entré à 23 ans chez les Dominicains, à Paris, Chardon traduisit sainte Catherine de Sienne, que la splendeur de son style eut le haut mérite de faire connaître en France. Homme de piété et de silence, il devint malgré lui le confesseur des personnalités les plus illustres. En 1647 paraissait son chef-d’oeuvre, La Croix de Jésus, dont le retentissement fut considérable. Le style en est si puissamment incomparable que l’on a pu dire qu’il était plein d’une vibration où la chair et le sang résonnent.
Penseur magistral, l’intelligence majestueuse de Louis Chardon, son âme saine et sereine, son coeur heureux et noble, font de ce génie une abondante et resplendissante nature que rien ne menace jamais de rétrécir. Il est le type même de l’humaniste de grande allure. Un but : l’explication des épreuves de la condition humaine. Avec une robustesse protectrice et une élégance monumentale, Chardon plonge au plus noir des ténèbres intérieures et les dissipe lumineusement. Il marche sur les eaux.
C’est un fait constant que l’âme humaine, pendant toute sa vie, se trouve dans la conviction exprimée par le Christ mourant sur la Croix : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Mais Dieu ne saurait abandonner une créature telle que l’homme, dont l’existence se tisse de n’aspirer qu’à son éternité. L’humanité vit ainsi dans la certitude d’un abandon, mais qui est impossible ; et elle répand un désespoir inutile, qui est l’intime prétexte des pires crimes. Les hommes s’agitent et ne regardent pas l’unité qui fonde avec science le paradoxe de leur condition. En vertu du préjugé selon quoi leurs opinions ne sont pas des préjugés, ils préjugent de ne pas rechercher cette unité fondamentale dont la Croix de Jésus est le principe existentiel. C’est là que Chardon commence. Par-delà les croyances, il engage une méthode objective : de cette unité de la Croix qu’appellent les faits, dire la joie d’une heureuse philosophie.
C’est ce que dix ans plus tard Pascal essaiera. Chardon écrit un livre que Pascal aurait voulu achever lui-même. Cette oeuvre d’une force comparable à celle de saint Jean de la Croix, ce « sublime poème digne de Platon » (A. Brémond) nous le rendons une fois pour toutes au bonheur des lecteurs.
Le texte de notre édition est celui, définitif, établi par François Florand. L’ouvrage est brillamment présenté par Romain Debluë, docteur en philosophie (universités de Paris-Sorbonne et de Fribourg), spécialiste de saint Thomas d’Aquin et de littérature religieuse, et dont l’importante oeuvre de romancier a récemment marqué les esprits. Jusqu’ici n’existait sur l’auteur de La Croix de Jésus que le désormais centenaire défrichage jadis opéré par le P. Florand. L’introduction que R. Debluë donne à cette nouvelle édition est un édifice à soi seul, et constitue le premier grand texte jamais écrit sur Chardon.