« Il existe des œuvres qui changent le cours d’une vie et à l’égard desquelles nous contractons une dette littéraire mais aussi religieuse. Bossuet, sans nul doute, fait partie de celles-ci. » Aleteia
« Bossuet rendu à soi-même, à tout ce qu’il y a en lui de la force du bœuf (celui de son nom) et du vol de l’aigle (celui de son surnom) : il fallait bien M. Maxence Caron, qui se plaît aux défis cyclopéens, pour nous proposer en deux volumes le théologien, l’historien, le philosophe, le controversiste, le moraliste ? en un mot, l’écrivain français, dont Bossuet est à jamais la plus haute illustration. » Valeurs actuelles
« Leur lecture réserve une magnifique surprise tant on découvre, à parcourir ces pages, l’étendue du génie d’un auteur trop vite oublié par une modernité qu’il avait pressentie et méthodiquement récusée. » Le Figaro Histoire
« Poussiéreux Bossuet ? Non ! Depuis le passé il nous parle du présent. […] Ses lecteurs le comprendront : l’Aigle de Meaux, l’homme dont l’esprit est un regard d’aigle, n’a pas fini de nous donner des leçons. » Le Figaro Magazine
« Bossuet ne se réduit pas à ses célébrissimes sermons. Grâce au travail d’édition remarquable réalisé par Maxence Caron, il est possible de découvrir en deux admirables volumes la richesse de l’œuvre du « Père de l’Église ». » Les Échos
« Dans l’ordre des écrivains, je ne vois personne au-dessus de Bossuet. » Paul Valéry
« C’est un Homère biblique. Le jour où par bonheur je rencontrai Bossuet, il me sembla que le voile du Temple se déchirait du haut en bas et que je voyais les dieux marcher. Bossuet est la plus grande parole de l’univers chrétien et le meilleur conseiller des princes. » Napoléon
« C’est plus beau que tous les écrivains de ce grand siècle qui en a produit de si grands. » George Sand
« Quelle merveille que cette vie et que cette œuvre ! Pas un discours et pas un livre de Bossuet qui n’ait été d’utilité publique. Personne ne fut plus exempt de tout amour-propre d’auteur que cet écrivain si grand entre les plus grands. » Jules Lemaître
« Bossuet est le grand maître de la prose française. Si un seul livre de toute notre littérature devait subsister pour témoigner devant le monde de ce que furent la langue et l’esprit français, ce serait l’Histoire des variations que je choisirais. » Paul Claudel
TABLE DES MATIÈRES TOME I Sainteté de Bossuet, préface de Renaud Silly o.p.
Avant-propos de Maxence Caron Histoire de Bossuet, par le Cardinal de Bausset Défense de la tradition et des saints pères
Histoire des variations des églises protestantes
TOME II Avertissements à Jurieu
Défense de l’Histoire des variations
Explication de la Messe à un nouveau catholique
Instructions pastorales
De l’instruction de Monseigneur le Dauphin
Politique tirée de l’Écriture sainte
Discours sur l’histoire universelle
Relation sur le quiétisme
Avertissement aux protestants sur leur prétendu accomplissement des prophéties
Abrégé de l’Apocalypse
Traduction et commentaire du livre de l’Apocalypse
Explication de la prophétie d’Isaïe
Présentation
Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) est un si puissant génie que le siècle de Louis XIV le considéra comme l’ultime père de l’Église. Universaliste au vrai sens, et plaçant la recherche de la Vérité au-dessus de tout, sa pensée est exactement le contraire de tout ce que, de nos jours, l’homme moyen considère comme évident. Détenteur d’arguments irréfutables qui, en un verbe d’une force jamais vue et un cinglant humour, mettent à bas, sans effort et avec plusieurs siècles d’avance, les obsolètes et maigrelettes bases de notre « nouveau » monde, l’œuvre de Bossuet est un cauchemar pour l’idéologie et le bien-pensant. Elle brandit la beauté comme un enfer pour le moderne. De nombreux chefs-d’œuvre étaient donc introuvables – depuis plus d’un siècle.
Toutes précédées d’introductions historiques et critiques, ces Œuvres historiques, philosophiques et politiques sont préfacées par le frère dominicain Renaud Silly, docteur en théologie, collaborateur de l’École biblique et archéologique de Jérusalem. Aucune grande biographie contemporaine n’ayant été consacrée à Bossuet, nous avons inclus ici la vaste et magistrale Histoire de Bossuet écrite par le Cardinal de Bausset : abondamment documenté, ce grand livre, qui était devenu rare, demeure un modèle de recherche, de précision et d’élégance.
« Bossuet est la plus grande parole de l’univers chrétien et le meilleur conseiller des princes. Ce que j’ai appris de lui depuis mes difficultés avec Rome me le fait encore plus grand. Je l’avais cru d’abord un poète, un Homère biblique. On nous instruisait très mal à Brienne : j’avais quinze ans ; on ne me mettait dans les mains que d’insipides extraits de Domairon.
« Des extraits ! méthode pitoyable ! La jeunesse a du temps pour lire longuement et de l’imagination pour saisir toutes les grandes choses. Plus tard, je réparai cette lacune en lisant prodigieusement, mais avec peu de choix, au hasard d’une bibliothèque de garnison. Le grand côté de l’histoire ne m’apparaissait pas. À Valence, mon âme dormait encore ; et ce que j’écrivais, car j’écrivais beaucoup, était faible et pâle.
« Le jour où par bonheur je rencontrai Bossuet, où je lus, dans son Discours sur l’histoire universelle, la suite des empires et ce qu’il dit magnifiquement des conquêtes d’Alexandre, et ce qu’il dit de César qui, victorieux à Pharsale, parut en un moment par tout l’univers, il me sembla que le voile du temple se déchirait du haut en bas et que je voyais les dieux marcher. Depuis lors, cette vision ne m’a plus quitté, en Italie, en Égypte, en Syrie, en Allemagne, dans mes journées les plus historiques ; et les pensées de cet homme me revenaient plus éclatantes à l’esprit, à mesure que ma destinée grandissait devant moi. Mais en même temps, et c’est ce que je sens bien aujourd’hui comme le côté pratique du génie fondé sur le bon sens, voyez comme ce pieux évêque, si digne d’être cardinal et qui ne le fut pas, si grand défenseur de l’église contre les dissidents et les incrédules, s’est montré le champion fidèle de la royauté devant l’église. Tout ce que je lis de lui, tout ce que m’en ont dit le bon évêque de Casal et l’évêque de Nantes, me remplissent d’admiration. Si cet homme existait, il serait depuis longtemps archevêque de Paris, et le pape, ce qui vaudrait mieux pour tout le monde, serait encore au Vatican ; car il n’y aurait pas alors dans le monde de chaire pontificale plus élevée que celle de Notre-Dame, et Paris ne pourrait avoir peur de Rome.
« Avec un tel président, je tiendrais un concile de Nicée dans les Gaules. »