« J’ai connu que Dante est une vocation obligatoire » : Maxence Caron répond à l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »

Dans le cadre d’un cycle de dossiers consacrés aux « Merveilles du christianisme », l’hebdomadaire « Famille Chrétienne », qui achève sur Dante cette série (cf. « Famille Chrétienne » n° 1806, du 25 au 31 août 2012), demande à Maxence Caron ce que Dante représente pour lui. Nous lisons ci-dessous la réponse de MC.

« La figure de Dante accompagne mon travail depuis des années : sur la quinzaine de livres que j’ai publiés, l’un de mes romans [i. e. L’Insolent] est en partie bâti selon la Divine Comédie.

En général, l’œuvre de renaissance, l’œuvre total que j’ai entrepris depuis quelques années a Dante pour modèle. Sa Comédie fut nommée Divine car elle unit les arts vers la science de Dieu jusqu’à « succomber sous l’extase ». Voilà au sens propre « le cœur catholique » (Claudel). Qui entend aujourd’hui offrir à Dieu cette exigence ? Près de Dante je me sens moins seul. Tandis que les chrétiens, jadis garants des arts, n’ont plus d’ambition pour la pensée, la littérature ni la musique, Dante fait communier les arts : c’est en cela qu’il m’est si proche en ce siècle scolastique.

A lire les Encycliques j’appris un jour que l’Eglise n’hésite pas à revêtir l’incontournable lecture de Dante du sceau de l’infaillibilité : en 1921 Benoît XV lui consacre In praeclara summorum, et le Pape écrit qu’il faut « entourer d’un culte fervent ce poète que Nous n’hésitons pas à proclamer le plus éloquent des panégyristes et des hérauts de la doctrine chrétienne. A mesure que vous l’aimerez davantage, le rayonnement de la vérité transfigurera plus profondément vos âmes, et vous demeurerez des serviteurs plus fidèles et plus dévoués de notre foi ». Le chrétien doit lire Dante s’il veut être un meilleur chrétien – de même l’artiste.

Je l’ai découvert à 20 ans, je jouais Après une lecture du Dante de Liszt. J’ai connu que Dante est une vocation obligatoire. »

Maxence Caron