Maxence Caron joue les Prélude & Fugue en do mineur du Clavier bien tempéré (Livre II, BWV 870-871) :
La page d’exergue du Contrepoint de Hegel (on l’entend ici à 2 mn et 15 s) :
« Je ne m’intéresse pas ici à l’histoire d’une pensée mais à son inconscient musical. Il s’agit de faire apparaître le jeu de résonance musicale au sein duquel l’écriture d’une pensée a trouvé son espace. Cette neuve façon de regarder penser est une lecture contrapunctique. Le contrepoint est l’art suprême, la plus haute syntaxe mentale : vérité valable pour le romancier, le poète, pour le musicien bien sûr, elle le sera désormais aux yeux de qui entend penser.
Le contrepoint est rupture avec les voies familières, car il n’est pas discursif : il est l’art de l’entremêlement des registres, la connaissance de leur liberté et de leur simultanéité, il est l’art de résonner. Les réverbérations offertes par les structures de l’espace musical ouvrent le cœur des doctrines philosophiques d’une façon jusques alors ignorée.
La pensée de Hegel, présentée comme un « cercle de cercles », doit être conçue plus profondément comme un contrepoint de contrepoints. Et au sein de cette fugue hégélienne, pas une ligne dont le sujet ne soit la mélodie tissée pour faire face à la déchirure hölderlinienne.
Ce livre écoute la pensée de Hegel se développer comme une fugue, dont, au sein de la structure de contrepoint qui l’anime, le thème récurrent est composé par la parole de Hölderlin : à chaque développement de l’édifice contrapunctique hégélien, les mots du poète viennent hanter chaque pièce du palais. Car Hölderlin est l’angoisse de Hegel. »
M. C.
Directeur de collection aux Éditions du Cerf, membre du Comité de lecture de la collection Bouquins, Maxence Caron est auteur d’une vingtaine d’œuvres.
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Jusqu’au 30 novembre 2011 :
— Heidegger – Pensée de l’être et origine de la subjectivité, Préface de Jean-François Marquet, 1760 p., 2005, 44 euros :
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— Être et Identité – Méditation sur la Logique de Hegel et sur son essence, Préface de Bernard Mabille, 370 p., 2006, 19 euros :
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— Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie « Heidegger », « Hegel » et « Husserl » :
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Ici la liste entière des 200 ouvrages en promotion au Cerf.
NB : L’oeuvre de traducteur et de commentateur d’Auguste Véra eut un considérable retentissement dans la seconde moitié du XIXème siècle français : c’est dans ses lignes que Villiers de l’Isle-Adam et Mallarmé découvrirent Hegel, avec sur Mallarmé l’impact que l’on sait, la fameuse crise de Tournon étant en partie imputable à cette lecture de Hegel qu’il fit dans un texte à la fois élégant et fidèle.
Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie, collection assez récente du Cerf, ont fait paraître en 2007 un recueil consacré à Hegel, dans le même esprit que celui que nous avions chroniqué ici même (http://actu-philosophia.com/spip.php?article93), traitant de Husserl. Les articles réunis autour de Hegel impressionnent toutefois, tant par les 651 pages de textes qui lui sont consacrées, que par la qualité des auteurs retenus : c’est un véritable who’s who des études hégéliennes qui se trouve ici réuni, de Bernard Bourgeois à Olivier Tinland, en passant par Labarrière, Jarczyk, Brito, Mabille, Vieillard-Baron, Kervégan, Marquet, etc. Continuer à lire « Maxence Caron (dir.) : « Hegel » : Un titre majeur des Cahiers d’Histoire de la Philosophie »