Maxence Caron : Improvisation sur Heidegger
vendredi 21 décembre 2012, par Thibaut Gress
Maxence Caron, que les lecteurs du site [voir Actu Philosophia] connaissent bien grâce à deux entretiens publiés ici et là, est récemment revenu à ses premières amours heideggériennes en publiant un court volume mélodique consacré à l’auteur d’Etre et Temps. Ce petit livre prolonge de manière musicale l’étude générale consacrée à la pensée de Heidegger intitulée Heidegger. Pensée de l’être et origine de la subjectivité [1] ainsi que le chapitre somme toute critique de la Vérité captive où l’auteur reprochait à Heidegger de n’avoir pas eu le cran de remonter jusqu’au sens même de la Transcendance et, partant, jusqu’au sens de la Différence [2]. La particularité de ce nouvel ouvrage, Improvisation sur Heidegger [3], est de ne se laisser ranger sous aucune forme d’ouvrage classique : ni ouvrage d’introduction, ni analyse érudite, ni monographie universitaire, il s’agit d’une sorte d’exercice de style où l’écrivain s’empare d’un même thème qu’il fait résonner à l’envi selon des tonalités différentes ; improvisation donc, puisque Maxence Caron s’empare bel et bien librement d’un thème tout en restant à l’intérieur des contraintes que lui impose ce thème, c’est-à-dire à l’intérieur des concepts que charrie le thème retenu.
A : Un livre mélodico-pictural
Ainsi que le laisse présager l’introduction, ce livre est structuré de manière musicale ; par l’utilisation répétée du contrepoint et du canon, Caron permet au lecteur de saisir les différentes voix qui résonnent encore dans la parole de Heidegger mais qui ne forment pourtant qu’une seule et même idée, indéfiniment différée et réitérée. Les chapitres sont donc bien moins organisés autour d’un concept clé de Heidegger qu’il s’agirait d’exhaustivement cerner qu’ils ne cherchent à psalmodier la parole des origines qui, toujours répétée, résonne dans le propos heideggérien.
Mais à peine avons-nous énoncé le principe structurant de ce livre qu’il nous en faut préciser le thème commun qui l’anime ; autour de quoi Heidegger tournerait-il sans fin, laissant éclater chez lui les différentes voix de ceux qui furent ses prédécesseurs ? Continuer à lire « « L’Improvisation sur Heidegger » de Maxence Caron commentée par Thibaut Gress »