Le « Heidegger » de Caron vu par Alain de Benoist, automne 2005

« On sait que pour Heidegger, la métaphysique de la subjectivité est au fondement même de la modernité, dont elle légitime en quelque sorte l’indifférence à la vérité. La subjectivité (le moi, éventuellement élargie en un nous) résulte de l’activité phénoménalisante de l’ipséité (le soi). Prenant appui sur la différence entre le moi et le soi, Heidegger part en quête de ce qui rendra le soi à ce qui lui est propre (eigen), cet être-soi-même-en-propre seul capable de le révéler comme celui qui désigne vers l’être comme vers son fond. Sujet difficile, on le voit, mais au sens propre essentiel, auquel Maxence Caron consacre un ouvrage véritablement monumental Continuer à lire « Le « Heidegger » de Caron vu par Alain de Benoist, automne 2005″

Le « Heidegger » de Caron commenté par le Bulletin critique du livre en français

 

Maxence Caron, Heidegger – Pensée de l’être et origine de la subjectivité, Préface de Jean-François Marquet, Cerf, « La Nuit surveillée », 2005.

 

Alors que le nom de Heidegger sert de repoussoir à toute pensée ou étude sereine de son œuvre, cet imposant pavé risque de faire un flop dans la mare médiatique ! Il faut donc d’emblée saluer le courage d’un éditeur qui sait braver le climat délétère entourant cette pensée et reconnaître le travail d’un jeune chercheur mû par autre chose que le simple désir de répéter des thèses connues ou de faire concert avec les opinions ambiantes violemment non pensantes. Continuer à lire « Le « Heidegger » de Caron commenté par le Bulletin critique du livre en français »

Le « Heidegger » de Maxence Caron vu par Renaud Silly, o.p.

A voir l’ampleur de l’œuvre heideggerienne, qui atteint maintenant pas moins de quatre-vingt volumes dans son édition allemande, on se prend à douter qu’une pareille somme puisse être guidée par un principe unique. Pourtant, plutôt que de butiner dans l’inépuisable corolle du lexique de Heidegger, Maxence Caron a postulé l’unité fondamentale de l’œuvre, unité qui résiste à l’éparpillement inévitable des multiples genres philosophiques dans lesquels s’est illustré le philosophe allemand : cours, conférences, traités, essais… Certes, M. Caron est aussi éloigné que possible de la prétention de faire de Heidegger un penseur systématique. Ce qui donne sa cohérence à la pensée du philosophe allemand, ce n’est pas un axiome fondamental sur lequel il aurait patiemment brodé un discours conceptuel, mais « l’interrogation suivie de la question de l’essence du soi » présente « de façon certes éparse mais toujours monothématique » (p. 15). Continuer à lire « Le « Heidegger » de Maxence Caron vu par Renaud Silly, o.p. »

Un entretien de 2007 sur les polémiques heideggeriennes

Agrégé et docteur en philosophie, Maxence Caron a publié un livre monumental sur la pensée de Heidegger, primé par l’Académie française. Nous l’avons interrogé sur la querelle qui agite les universitaires français autour de l’œuvre du philosophe allemand.

La Rédaction : Maxence Caron, à votre avis pourquoi veut on brûler Heidegger ?

M. C. : Heidegger sert aujourd’hui de prétexte à alimenter la pauvreté de nos mythologies référentielles : pour une époque qui pense en mode binaire et distribue ses faveurs selon une basique dualité de catégories, partageant le passé et le présent entre les bien pensants et les sorcières, il est toujours rassurant de ne jamais regarder plus loin que le bout de son petit confort manichéen. Continuer à lire « Un entretien de 2007 sur les polémiques heideggeriennes »