Le Bloc-notes de Maxence (été 2024)

Les acteurs : l’illettrisme et la barbarie me stupéfient toujours de ces petits-bourgeois meringués.  

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« Nous avons payé l’arbitre pour qu’il te déclare vainqueur. Nous avons payé ton adversaire pour qu’il te laisse gagner. Le reste dépend de toi. » Pourquoi cette phrase de Groucho Marx me fait-elle tant penser aux dernières élections présidentielles… 

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Simone Weil, 1943 : « Les civilisations privées de beauté tombent dans le malheur par un mécanisme interne. » Rêvé-je ou y aurait-il une situation brûlante qu’une telle sentence écrasât d’illustration ?

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Je suis chrétien pour vivre du rire dont éclate par-dessus toute chose la joie des tempêtes, et non pour grincer d’amertume dans le ricanement étudié des silènes.

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Les causes des bouleversements climatiques ont été expliquées par Dieu à Osée il y a trois mille ans : « Le Seigneur est en procès avec les habitants de la terre : il n’y a plus ni amour, ni connaissance de Dieu, mais mensonge, assassinat et vol. Voilà pourquoi le monde dépérit, jusqu’aux bêtes des champs et aux oiseaux du ciel ; même les poissons de la mer disparaîtront. » Qu’à l’explication de Dieu certains préfèrent les arguties de Sandrine Rousseau, cela me passe. Leur est-elle plus grande que l’Absolu ? 

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La chrétienne des champs, c’est, parfois, l’épouse d’un bourgeois qui invite le curé à déjeuner. Mais la chrétienne des villes, c’est toujours un laideron mal habillé qui médit de saint Paul. Certains zoos les exposent ; parmi les plus célèbres figure l’Institut « catholique » de Paris. 

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Pourquoi s’étonner qu’un journaliste de France-Inter insulte le Premier Ministre israélien en en disant qu’il est « un nazi sans prépuce » ? Un gauchiste antisémite, ce n’est qu’un païen sans incohérence. 

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Terre des Juifs qui fut reprise aux mahométans par la Chrétienté, ou reconquise sur l’anomie par les coloniaux, la « Palestine libre » n’a jamais existé. Les mots de « Palestine libre » n’ont aucun sens : ils sont la revendication d’un songe si industrieux que seul l’aveuglement pervers est en mesure de s’y retrouver. Aussi n’est-ce point hasard que les ennemis d’Israël soient systématiquement la crème du paganisme. Au regard des promesses de la déclaration Balfour et de la situation impensable à laquelle après 1945 l’Occident abandonna les survivants du plus ancien peuple du monde dont sa propre civilisation provient, il faut bien comprendre que refuser aux Juifs le droit d’avoir un État sur la terre, et sur le sol où depuis toujours ils se trouvent, est un acte radicalement antisémite. Agréger la mesquinerie du monde pour dénier aux Juifs leur droit, ce n’est pas seulement une faute, c’est un crime ontologique. Nier le droit du peuple qui naît dans la divine origine de sa relation à la Transcendance ; ne point recevoir le seul peuple de la terre dont, parallèlement à l’Église, l’identité perdure miraculeusement par-dessus l’histoire ; refuser le peuple dont, bien plus que chez les Grecs, la conscience est née dans l’universalité – tel est le péril auquel une civilisation néopaïenne expose mes frères juifs.

Maxence Caron

Service Littéraire, n° 183, juillet-août 2024

Pour ceux à qui Dieu a parlé en premier

« Pourquoi, Seigneur, pourquoi cette épreuve sur les brebis de ton bercail ?
Souviens-toi de ceux que tu acquis dès l’origine,
souviens-toi de la tribu de ton héritage, et de la montagne de Sion où tu fis ta demeure.
Élève tes pas vers ce chaos sans fin ; l’ennemi a tout saccagé ;
dans le lieu de tes assemblées ont rugi tes adversaires, ils ont mis leurs insignes au fronton.
On les a vus brandir la hache comme en pleine forêt, ils ont brisé les portes à coups de masse.
Ils ont profané et rasé la demeure de ton Nom.
Ils ont dit : « Écrasons-les d’un coup ! Allons ! Détruisons tout ! »
Seigneur, jusques à quand blasphémera l’oppresseur ? L’ennemi en finira-t-il de mépriser ton Nom ?
Pourquoi retenir ta main, pourquoi cacher la force de ton bras ?
Dieu, mon roi dès l’origine, Toi l’auteur des délivrances au milieu du pays,
Toi qui écrasas la tête de Léviathan, Toi qui ajustas le soleil et les astres,
ne laisse pas la bête égorger ta tourterelle, la vie de tes malheureux ne l’oublie pas.
Regarde vers l’Alliance ; la guerre est partout, les antres du pays sont pleins.
Que l’opprimé ne rentre pas couvert de honte, que le pauvre et le malheureux louent et chantent ton Nom !
Lève-toi, Seigneur, défends ta cause ! »

Extrait du Psaume 74 (73)