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Septembre : attendant ses médailles parmi les castagnettes, voici venue la plane masse quantitative des publiés indiscernables. (1)
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Les grands hommes sont invisibles quand vient le temps de tous les minuscules qui se font dieu.
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« La Pléiade » a récemment ajouté à son catalogue un volume sur les poètes de la Pleïade : l’on y retrouve Ronsard, Du Bellay, mais surtout quelques illustres dont les œuvres sont inaccessibles, comme Jodelle et Belleau. L’ouvrage est une anthologie livrée aux mains de Mireille Huchon : sur un tel sujet il y avait mieux à faire, mais Gallimard aime les habitudes. Passons sur ces déclarations et ces choix dont l’agaçant arbitraire ne suffit pas à gâcher la force des œuvres qu’elle annote et préface. Passons même sur les errements de Mme Huchon dans l’imparfait du subjonctif puisque l’existence de celui-ci semble devoir tomber sous le coup de la même abolition que celle de Louise Labé (si certains refusent que Molière ait écrit les œuvres de Molière, d’autres que Shakespeare ait été Shakespeare, c’est l’existence de Louise Labé que dénie de rosier Mme Huchon). En dépit de tous ses efforts, qui sont énormes, l’éditeur ne gâchera pas le prix que nous attachons à la joie de lire son livre !
Dans les maisons de masse que la hardiesse a désertée, les ouvrages sont rares dont les auteurs fussent comme ces hommes du XVIe s., néologues emplis d’audace et de style, enracinés dans le grand humanisme chrétien : les poètes de la Pleïade sont le contraire des écrivains mort-nés que publie Gallimard et qu’elle sème vainement par prairies d’ombres entières. Comprenons : ce volume est trop précieux pour que rien puisse l’emporter sur les œuvres qu’il édite.
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Le vote, l’escroquerie du scrutin… Cette façon de souligner en d’ivres obscénités combien chacun est à peine assez consistant pour s’élever à l’infinitésimal, avant de ne valoir plus rien… L’on eût finalement moins de mépris pour l’opinion d’un esclave que pour celle de l’individu que l’on assigne ainsi à la flouerie d’être « citoyen ». Car s’il est permis de tout ôter à la liberté en échange de l’hypothétique octroi qu’on lui fait d’elle-même, il faut à la servitude qu’elle sente avoir au moins sa place pour y travailler avec efficacité.
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Si chaque homme n’était pas originellement indispensable, si chacun n’était point nécessaire à tous et à soi, alors il n’aurait tout simplement pas l’existence : supposer autrement fût affirmer que Dieu décide en vain et malencontreusement – ce fût supposer qu’il n’est pas Dieu. Dès lors on en apprend long sur ce que désirent ceux qui postulent l’inexistence de Dieu : passionnés par ce qui va à la mort et n’aimant rien d’absolu, ils veulent n’être ontologiquement rien pour se permettre moralement tout.
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Fomminisme, wokisme, etc. Pourquoi est-on si nécessiteux des secours de la loi afin de protéger les êtres qu’enivrent de clamer leur égalité de fait ? Parce que pour ceux qui la manient, cette égalité de fait n’est que le fantasme d’un futur fait d’égalité, que l’asymptote de la loi est censée réaliser dans l’infini. Il y a là une contradiction visible à tous et qui ne peut si solidement tenir que parce qu’elle arrange l’exubérance et les intérêts d’un fanatisme.
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Le peuple s’étonnait de ce président de république dont la pluie arrosait chacune des apparitions. Le soleil avait simplement succombé à l’horreur de l’éclairer.
Maxence Caron
Service Littéraire, n° 184, septembre 2024
(1) NB : Le correcteur du Service Littéraire a introduit deux coquilles dans le texte qu’il a publié : ce désagrément lui arrive souvent, mais ces deux coquilles sont assez spectaculaires pour que nous voulions les signaler. Le texte est ici rendu à son intégrité.