Gromégot et Nouillette

Si l’on veut savoir de quoi est construite la béatitude matrimoniale de Julia Kristeva et Philippe Sollers, on lira l’article de Maxence Caron paru dans le dernier numéro du Service Littéraire (septembre 2015, n° 87). S’y trouve dépeinte la dernière usine du couple Krislers : Du mariage considéré comme l’un des beaux-arts, écrit à quatre pieds afin de vanter la beauté de leurs épousailles paradigmatiques.

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Un extrait :

« Lorsqu’à ceux qui s’intéressaient dans l’art de sa sagesse, Plotin, en langue hellène, interjetait ces mots : « aphélé panta », il demandait à qui recherche l’essentiel d’ôter d’abord tout ce dont l’épaisseur en interdit l’accès, c’est-à-dire de « se mettre nu ». Le sens de cette pureté n’a manifestement pas été entendu par le genre de littéralité qu’ont récemment choisie deux récurrents roquentins de librairie en désirant d’apparaître juvéniles et touristiquement défrusqués sur la photographie dont ils affligent la couverture de leur dernier babillard.
Épatamment usés, ces Roméo & Juliette de tabac, d’éthanol et de collagène regardent leur mariage comme relevant de « l’art ». Il est vrai que de nos jours le terme est surtout extensible au récrémentiel. Quoi qu’il en soit, dans les mots-mêmes dont miaule la conviction des adolescents venant de découvrir, dressés contre le monde et cachés sous un drap, qu’il existait un narcissisme à deux dont ils postulent que tous ignorent la jouissante agressivité vautrée, l’avant-propos explique à l’univers la supériorité conjugale de ses auteurs. Gromégot & Nouillette s’aiment tant qu’ils ont dû écrire un tract pour s’en convaincre […] »

Maxence Caron

(NB : cet article ne sera pas diffusé sur ce site par la suite.)