« Que les hommes se taisent de nous… »

« Chrétiens, ne savez-vous pas que Jésus-Christ est encore caché ? Il souffre qu’on blasphème tous les jours son nom, et qu’on se moque de son Evangile, parce que l’heure de sa grande gloire n’est pas arrivée. Il est caché avec son Père, et nous sommes cachés en Dieu avec lui, comme parle le divin Apôtre.
Puisque nous sommes cachés avec lui, ce n’est pas en ce lieu d’exil que nous devons rechercher la gloire; mais quand Jésus se montrera en sa majesté, ce sera alors le temps de paraître.
Ô Dieu qu’il fera beau paraître en ce jour où Jésus nous louera devant ses saints anges, à la face de tout l’univers et devant son Père céleste ! Quelle nuit, quelle obscurité assez longue pourra nous mériter cette gloire ? Que les hommes se taisent de nous éternellement, pourvu que Jésus-Christ en parle en ce jour. »

BOSSUET
Premier Panégyrique de saint Joseph

Bossuet : Premier Panégyrique de saint Joseph

PREMIER PANÉGYRIQUE

DE SAINT JOSEPH

Edition de Félix Lachat

Remarque historique.

Prêché d’abord le 19 mars 1657, aux Feuillans de la rue Saint-Honoré, devant le cardinal Barberini, neveu d’Urbain VIII; vingt-deux évêques, réunis pour l’assemblée générale du clergé de France; l’abbé de Rancé, Jean Baillet François de Nesmond, Dominique de Ligny, Santeul, etc.

Voici la preuve de tout cela, dans la Muse historique du 24 mars 1657.

Bossuet, ce jeune docteur,

Cet excellent prédicateur,

Et dont l’éloquence naissante

Est si pressante et si puissante,

Lundi, dans les Feuillans, prêcha,

Et plus que jamais épancha

Dans les cœurs de son auditoire

Le dégoût de la fausse gloire

Et de ce grand éclat mondain,

Que les sages ont à dédain,

Et qui n’est qu’une piperie

Alléguant l’Epoux de Marie,

Oui se plut, exempt de péché,

D’être un trésor toujours caché,

Et qui fut toujours si modeste. Continuer à lire « Bossuet : Premier Panégyrique de saint Joseph »