Spinoza : les œuvres complètes dans « Bouquins »

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Parution des Oeuvres complètes de Spinoza dans la collection « Bouquins » : un volume de 1440 pages.

Publication sous la direction de Maxence Caron.

Traduction de Charles Appuhn.

Édition établie et présentée par Thibaut Gress.

IntroductionLexique de la philosophie de Spinoza et Lexique de la réception historique de Spinoza par Thibaut Gress.

Etonnamment regardé comme un philosophe étrange égaré au milieu du XVIIe siècle, Spinoza (1632-1677) est en réalité une synthèse des païennes sagesses antiques dans la langue inventée par Descartes. Ce mélange d’hygiène et de géométrie a pour avantage de léguer aux hommes de bonne volonté, comme en un manuel de grand rationalisme, un système sur lequel échoue et achoppe la contemporaine et dogmatique manie de relativisme.
Depuis Les Principes de la philosophie de Descartes jusqu’à l’Éthique, en passant par le Traité politique, le Traité théologico-politique, le Traité de la réforme de l’entendement, le Court Traité, les Pensées métaphysiques et la totalité de la Correspondance, cet ouvrage contient tout Spinoza, dans ce qui demeure jusqu’à nouvel ordre sa meilleure traduction, celle de Charles Appuhn. Le volume a été conçu de manière pédagogique : expliquant chacune des grandes notions spinozistes, il a été doté par Thibaut Gress, entre autres outils, d’un précieux lexique. Ce livre est à ce jour le moyen le meilleur et le plus simple de lire Spinoza dans ses oeuvres.

« L’Improvisation sur Heidegger » de Maxence Caron commentée par Thibaut Gress

Maxence Caron : Improvisation sur Heidegger

vendredi 21 décembre 2012, par Thibaut Gress

Maxence Caron, que les lecteurs du site [voir Actu Philosophia] connaissent bien grâce à deux entretiens publiés ici et , est récemment revenu à ses premières amours heideggériennes en publiant un court volume mélodique consacré à l’auteur d’Etre et Temps. Ce petit livre prolonge de manière musicale l’étude générale consacrée à la pensée de Heidegger intitulée Heidegger. Pensée de l’être et origine de la subjectivité [1] ainsi que le chapitre somme toute critique de la Vérité captive où l’auteur reprochait à Heidegger de n’avoir pas eu le cran de remonter jusqu’au sens même de la Transcendance et, partant, jusqu’au sens de la Différence [2]. La particularité de ce nouvel ouvrage, Improvisation sur Heidegger [3], est de ne se laisser ranger sous aucune forme d’ouvrage classique : ni ouvrage d’introduction, ni analyse érudite, ni monographie universitaire, il s’agit d’une sorte d’exercice de style où l’écrivain s’empare d’un même thème qu’il fait résonner à l’envi selon des tonalités différentes ; improvisation donc, puisque Maxence Caron s’empare bel et bien librement d’un thème tout en restant à l’intérieur des contraintes que lui impose ce thème, c’est-à-dire à l’intérieur des concepts que charrie le thème retenu.

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A : Un livre mélodico-pictural

Ainsi que le laisse présager l’introduction, ce livre est structuré de manière musicale ; par l’utilisation répétée du contrepoint et du canon, Caron permet au lecteur de saisir les différentes voix qui résonnent encore dans la parole de Heidegger mais qui ne forment pourtant qu’une seule et même idée, indéfiniment différée et réitérée. Les chapitres sont donc bien moins organisés autour d’un concept clé de Heidegger qu’il s’agirait d’exhaustivement cerner qu’ils ne cherchent à psalmodier la parole des origines qui, toujours répétée, résonne dans le propos heideggérien.

Mais à peine avons-nous énoncé le principe structurant de ce livre qu’il nous en faut préciser le thème commun qui l’anime ; autour de quoi Heidegger tournerait-il sans fin, laissant éclater chez lui les différentes voix de ceux qui furent ses prédécesseurs ? Continuer à lire « « L’Improvisation sur Heidegger » de Maxence Caron commentée par Thibaut Gress »